« L’Homme est l’espèce la plus insensée, il vénère un Dieu invisible et massacre une Nature visible. Sans savoir que cette Nature qu’il massacre est ce Dieu invisible qu’il vénère. » Anonyme
Après avoir saigné, abusé, pillé, dézingué, il nous appartient de soigner, respecter, régénérer, réparer… bref, de sauver ce qui peut encore l’être. Mais, que nous faut-il sauver au juste ? La Terre, le climat, l’espèce humaine ou la vie ?
Sauver la Terre ? Ou… Sauver la planète ?
Non, car c’est tout simplement inutile. Notre planète tourne depuis 4,5 milliards d’années autour du soleil et va continuer de le faire pendant encore environ 5 milliards d’années, avant que notre étoile ne devienne une géante rouge et ne l’engloutisse avec Mercure et Vénus.
Cela dit, si vous adhérez à cette ineptie, vous pouvez toujours dégoter tel ou tel ouvrage qui vous laisseront penser que vous êtes dans votre bon droit.
Sauver notre monde ?
Non, car c’est tout simplement criminel. Je précise bien ici NOTRE monde, c’est-à-dire, celui que nous avons créé, notre civilisation thermo-industrielle à l’origine même de la gravité de la situation actuelle. Ce monde suicidaire et écocidaire qui anéantit les conditions de la vie sur Terre, profondément injuste et terriblement malsain – spéciste, suprémaciste, paternaliste -, qui a le culot de se dire « développé » et l’hypocrisie assumée de se prétendre démocratique. NOTRE monde est en cours d’effondrement, rien ni personne ne pourra l’en empêcher et c’est tant mieux.
Bon, là il faut avouer que c’est mission impossible de trouver des livres qui utilisent cette expression « Sauver notre monde ». Cependant, attention à l’expression « Sauver le monde » qui peut être comprise de trois manières : « Sauver la Terre », ce qui est inutile comme nous venons de le voir ; « Sauver les humains », ce qui est égoïste comme nous le verrons plus loin ; ou… précisément « Sauver notre monde », le monde tel qu’il existe aujourd’hui, le nôtre, celui que les humains ont façonné avec notre exploitation exterminatrice du vivant, notre niveau de vie insoutenable et notre petit confort si artificiel et mortifère.
Sauver le climat ?
Non, car c’est tout simplement ridicule. S’il nous faut clairement agir pour limiter son réchauffement global (et ses dérèglements associés) à des températures compatibles avec la vie, le climat n’a pas besoin d’être sauvé puisqu’il ne risque ni de disparaitre, ni de mourir.
Je connaissais déjà le livre Sauvons le climat ! de Gildas Véret à l’initiative du mouvement Résistance climatique. Grâce au parti-pris que j’ai adopté pour illustrer ce billet, j’ai découvert le livre de Tim Flannery dont j’adore le sous-titre – « Tout est encore possible » (surtout lorsque l’on y regarde de plus près). Entre les deux, je pose ici mon livre, tel le négatif de cette malheureuse et profonde méprise.
Outre les indécrottables « climato-addicts » qui sont persuadé·e·s que LE problème est le réchauffement climatique et les écolos « techno-solutionnistes » qui pensent qu’il suffirait de capter artificiellement le carbone d’un claquement de doigts – merci la « formidable » géoingénierie – pour continuer de tout massacrer et ne surtout pas toucher à notre sacro-saint niveau de vie, certain·e·s évoquent un choix marketing… le combat pour le climat étant aujourd’hui porteur, rassembleur.
Alors, là je dis triplement NON !
NON, c’est inacceptable pour des raisons « marketing » de réduire la gravité de notre situation actuelle à un symptôme – aussi inquiétant et aggravant soit-il – sans oser traiter la racine du mal. Soigner un symptôme n’a jamais, jamais, jamais, permis de guérir une maladie. Traiter la conséquence d’un problème n’a jamais permis de résoudre l’origine du problème. En l’occurence, ce n’est pas le climat, mais bien notre rapport à notre maison que nous maltraitons, à ses ressources que nous pillons et à ses habitants que nous massacrons. C’est notre folie des grandeurs rendue possible par les différentes sources d’énergie que nous avons trouvées et notre mépris absolu pour toutes les autres formes de vie.
NON, c’est impardonnable pour des raisons « marketing » de ne pas dire la vérité mentir en continuant de laisser penser qu’il suffirait de respecter l’Accord de Paris pour limiter le réchauffement climatique à +1,5 ou +2°C à la fin du siècle. La barre des +2°C d’augmentation moyenne de la température mondiale globale sera atteinte avant 2050 et l’inertie climatique est d’au minimum 30 ans. Plus de 5 ans après sa conclusion, l’Accord de Paris n’est respecté par aucun des États signataires. Et même s’il l’était, le réchauffement en 2100 serait au minimum de +3,5°C comme le reconnait lui-même Jean Jouzel, le grand climatologue français qui fut Vice Président du GIEC…
NON, c’est insupportable pour des raisons « marketing » d’entretenir des espoirs aussi naïfs que criminels. Qu’il suffirait de régler la question climatique – en remplaçant une forme d’énergie sale par une autre magiquement « propre » – pour continuer, comme si de rien n’était – toute chose égale par ailleurs – à vivre dans notre petit confort urbain ou métropolitain alors que la parenthèse de notre opulence hors-sol, de notre croissance infinie-ment destructrice, de notre fantasme démiurgique prend fin. Ou qu’il suffirait de régler la question climatique pour sauver la planète, le monde, l’humanité… et accessoirement le vivant. Non, il est tout à fait possible de continuer de tout détruire – certes moins vite et avec infiniment moins de puissance – en réduisant considérablement nos émissions de Gaz à Effet de Serre.
OUI, j’en veux particulièrement aux militant·e·s du mouvement « climat ». Pas à celles et ceux qui croient réellement que le climat est le vrai problème, qui ne connaissent et/ou ne maitrisent pas toutes les données aussi multiples que complexes. J’en veux à celles et ceux qui savent parfaitement que le climat n’est pas le vrai problème et qui pourtant continuent de n’avoir que ce mot à la bouche, soit disant parce qu’il serait aujourd’hui contre-productif de se mobiliser pour autre chose. NON, ce qui est gravissime c’est de poursuivre une lutte doublement à côté de la plaque. Car, non seulement elle entretient une fausse croyance auprès de celles et ceux qui ne savent pas – ou ne veulent pas voir/savoir. Mais en outre, elle ne remet réellement en question ni la nature extractiviste-productiviste-consumériste-déchetiste de notre civilisation, ni nos immenses dissonances cognitives et comportementales. Ces dernières sont encore plus horripilantes lorsqu’elles animent des personnes qui se prétendent sincèrement écolo.
En ce début 2021, je vais m’autoriser à faire 3 voeux comme si le génie d’Aladin était face à moi. Je vous préviens d’emblée, ils sont bien naïfs. Mon premier voeu : voir enfin en 2021 les chantres et apôtres du climat reconnaitre officiellement que le VRAI problème est ailleurs. Ainsi, ces militant·e·s et associations assumeraient enfin leurs responsabilités : informer en toute transparence leurs « troupes » sur la gravité réelle de la situation et l’impérieuse nécessiter de changer RADICALEMENT nos modes de vie ! Mon deuxième voeu : que ces mêmes personnes arrêtent de colporter de fausses bonnes idées – nos petits gestes du quotidien alors même qu’ils sont anecdotiques par rapport aux activités des multinationales qui gouvernent le monde – et de fausses solutions – énergies « propres », croissance « verte », « neutralité » carbone, développement « durable »… Mon troisième voeu : qu’elles et ils comprennent que notre seul et unique salut viendra de nous, d’un nouveau système qu’il nous faut co-construire et non de la conquête du pouvoir pour changer de l’intérieur un Système vicieux, vicié et vérolé. Attention, je ne suis pas certain que toutes les personnes les plus informées du mouvement climat aient réellement compris que le vrai problème était ailleurs. Certains échanges avec des militant·e·s m’ont il est vrai quelque peu désarçonné. J’avais beau leur parler du vivant, des conditions d’habitabilité de notre planète (qui sont loin de se limiter à la seule température), de l’effondrement de notre civilisation… ces personnes me répondaient systématiquement CLIMAT. Il est fort probable, hélas que l’explication soit assez évidente : livrer combat pour le climat n’empêche ni de renoncer à son petit confort artificiel au coeur de la méga machine puisqu’il y a les énergies « propres » (cool !) et la croissance « verte » (trop bien), ni à ses petits plaisirs (une bonne côte de boeuf c’est trop bon… ah oui, mais elle est bio, provient d’animaux élevés en plein air sans aucune maltraitante…). En revanche, se mobiliser vraiment pour le vivant et donc la préservation des conditions d’habitabilité de notre grande maison exige une radicalité incompatible avec tout compromis, avec toutes les formes de dissonance cognitive et/ou comportementale. Personnellement, j’ai préfère la saine radicalité à l’hypocrisie des petits gestes et autres petits pas, chacun son rythme. Cela fait 4 ans que je me débranche, que j’ôte les câbles les uns après les autres pour vivre totalement libre (je l’étais déjà dans la tête), ancré dans le vivant. Désolé, je vous avais prévenu quant à la naïveté de ces voeux.
Il est assez intéressant de constater pour moi combien le titre que j’ai choisi pour mon livre Le climat n’est pas le bon combat ! peut susciter le débat chez les « climato-addicts » qui y voient une démarche contre-productive alors qu’elle est radicale, essentielle, vitale. Régulièrement, des lectrices et des lecteurs me remercient d’avoir choisi un tel titre ! 😉 Nous souffrons aujourd’hui des impacts délétères d’une novlangue qui pervertit, galvaude, transforme, usurpe l’utilisation de termes nobles. Nous souffrons également de cette désinformation généralisée à l’origine de fausses croyances, de fausses peurs par rapport à de faux dangers. Et si nous commencions par dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité !
Sauver l’humanité ? Sauver l’espèce humaine ?
Non, car c’est tout simplement égoïste. Comment pourrions-nous, après être parvenu·e·s à dérégler le climat et altérer gravement les conditions d’habitabilité de notre planète – ce qui n’est quand même pas une mince affaire – avoir pour principal objectif de ne sauver que les membres de notre propre espèce en ignorant toutes les autres, nos otages, victimes de notre folie ?
La vraie question qu’il convient de se poser est celle-ci : faut-il sauver l’humanité ? En tout cas, c’est comme avec le climat, ce n’est pas en sauvant l’humanité que nous résoudrons nos problèmes, cela risque même de les aggraver. En revanche, si nous nous retroussons vraiment les manches pour sauver ce qui doit l’être – la vie, le vivant ! (voir le point suivant) -, alors nous aurons une petite chance – véritablement mince avouons-le – de nous sauver par la même occasion. À moins, bien entendu, suis-je bête de n’y avoir pas pensé… que l’humanité ne soit sauvée par la technologie et le fantasme transhumaniste, par l’installation sur Mars rêvée par Elon Musk ou la conquête de l’univers chère à Jeff Bezos… SANS DÉCONNER !!! Je dois bien avouer que quelques fois la tentation est grande de faire le même diagnostic qu’Yves Paccalet dans son excellent pamphlet L’humanité disparaîtra, bon débarras !
Sauver la vie sur Terre ?
Oui, car c’est tout simplement notre devoir ! Alors, forcément certain·e·s d’entre vous me diront que la vie en tant que telle n’a pas besoin d’être sauvée. Et vous avez – peut-être – raison de le penser puisque, si nous vivons bien actuellement une extinction de masse de la biodiversité – la 6ème pour être précis -, la vie sur notre planète en a déjà connu 5 par le passé et elle en vivra d’autres avant que la Terre ne soit brûlée par le soleil. Mais, lorsque j’évoque « la vie sur Terre », je pense bien entendu à celle que nous connaissons aujourd’hui. Non pas qu’elle soit nécessairement plus belle que les formes précédentes – de toute manière nous ne les avons pas connues et la beauté est très subjective – mais que c’est la toute première, et sans doute la dernière, à être anéantie par l’activité de l’une de ses composantes… notre propre espèce.
Voici quelques uns des livres qui ont compris le défi majeur à relever : prendre ENFIN soin du vivant tout en retrouvant notre juste place en son sein. Un grand merci à Jean-Marc Gancille et à La Relève et La Peste ! Gratitude.
Cependant, si j’ai cru bon d’indiquer plus haut « peut-être » (Et vous avez – peut-être – raison de le penser…) c’est que l’équilibre nécessaire à la vie est bien plus fragile que ce que nous imaginons. Il est même extrêmement rare, infiniment précieux. Les conditions réunies sur notre planète pour que la vie y apparaisse sont uniques : une atmosphère, un éloignement – suffisant sans être trop important – de notre étoile, la présence d’eau… Si la vie était banale, elle existerait partout ailleurs, sur les différentes planètes de notre propre système solaire, au sein d’autres systèmes et d’autres galaxies. Or, elle est singulière au coeur de notre système solaire et nous n’avons aucune preuve qu’elle existe autre part et nous n’en aurons peut-être jamais. Il n’est pas impossible qu’elle disparaisse comme elle et apparue. Si la Terre existe depuis 4,5 milliards d’année, elle n’héberge la vie que depuis 3,5 milliards d’années. Pendant 3 milliards d’années, la vie n’existait qu’à l’état de micro-bactéries et de micro-algues. L’explosion du vivant s’est produite il y a « seulement » 500 millions d’années. Homo Sapiens est apparu quant à lui il y a 250 à 300 000 ans à peine…
« Dieu bénit Noé et ses fils, et leur dit : Soyez féconds, multipliez, et remplissez la terre. Vous serez un sujet de crainte et d’effroi pour tout animal de la terre, pour tout oiseau du ciel, pour tout ce qui se meut sur la terre, et pour tous les poissons de la mer : ils sont livrés entre vos mains. » La Bible – Genèse, 9
Déclenchées par l’explosion d’une étoile lointaine, de violentes éruptions volcaniques ou la collision de la Terre avec un ou plusieurs astéroïdes, les 5 premières extinctions n’ont pu être évitées. Cette fois-ci, c’est bien différent puisque le responsable est connu, avec certitude, depuis au moins cinquante ans et la publication du fameux Rapport Meadows The Limits to Growth du Club de Rome en 1972. Si nous avons longtemps plaidé non coupables, notamment en matière climatique, et si nous avons pu, encore jusque récemment, n’avoir conscience ni de l’ampleur, ni de l’incroyable complexité de la catastrophe en cours, l’intensification des incidents écologiques, la multiplication des signaux et la convergence des études plus alarmistes les unes que les autres semblent s’inscrire dans une fulgurante accélération depuis 2015. S’il n’est déjà plus possible d’éviter la 6ème extinction puisqu’elle a débuté et qu’elle ne fait que s’emballer, s’accélérer, s’amplifier, l’heure est venue – après 50 années d’inertie absolue – de nous retrousser les manches, de prendre notre courage à deux mains et de jouer à fond la carte de l’intelligence collective pour réellement nous mobiliser.
Cessons de faire SEMBLANT, en nous lamentent, en espérant passivement, en agissant mollement, en attendant d’atteindre une masse critique… que nous n’atteindrons jamais, en prenant des risques aussi stupides qu’inefficaces ou en exigeant du Monstre diabolique qu’il devienne un agneau respectant ses engagements. Place à l’action. Il est temps de faire VRAIMENT !
Sauver la vie sur Terre est un sacré défi. C’est désormais notre unique mission, notre dernière opportunité d’offrir enfin à l’humanité une réelle utilité ! Nous devons l’accomplir avec la plus grande humilité afin de regagner notre dignité.

Le temps presse, certains des immenses dégâts que nous avons occasionnés sont déjà irréversibles, de nombreux points de rupture/de non retour ont déjà été franchis. Et il n’est pas impossible que nous anéantissions totalement les conditions même de la vie (oxygène et eau douce – non polluée – en quantité suffisante notamment). Nous avons déjà réussi à causer un dramatique effondrement de la biodiversité et à modifier dangereusement le climat…. impossible n’est donc pas humain ! En 180 ans à peine (de 1840 – le début de la révolution industrielle – à 2020) nous avons TOUT dézingué avec une vertigineuse accélération à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale. La puissance mortifère de notre grande entreprise collective de destruction massive du vivant est telle qu’elle va générer des impacts absolument délétères non pas pendant quelques siècles, mais bien pendant des millions d’années !
Alors, cessons de penser que nous avons encore le temps pour éviter des mécanismes déjà engagés (il ne fallait pas les déclencher), qu’il nous reste 2 ans, 5 ans, 10 ans ou 30 ans pour changer doucement dans le cadre d’une fausse transition. Non, nous n’avons plus le temps, il est bien trop tard et nous en avons tant gâché. Cessons de nous fixer des objectifs pour 2030 ou de viser la neutralité carbone en 2050. Pourquoi pas 2090 ou 2140 !!!
Le compte à rebours de la sauvegarde des conditions d’habitabilité de notre toute petite planète est lancé depuis un bon moment. Nous ne réagirons pas lorsque nous serons au pied du mur. Nous y étions il y a 50 ans. Or, qu’avons-nous fait ? Nous avons appuyé sur le champignon – c’est si grisant ! – pour traverser le mur. Nous fonçons toujours plus vite vers le précipice. Au lieu de freiner pour amortir la chute inévitable, nous accélérons vers un chaos inéluctable. C’est là, maintenant, tout de suite qu’il convient de tout, absolument tout, radicalement tout, changer ! Cessons enfin de faire semblant de vouloir préserver les générations futures. Cette apparente belle intention est aussi lâche qu’hypocrite. Nos grands discours ne se sont jamais traduits en actes. Soucions-nous plutôt des générations présentes qui pourraient bien être les toutes dernières à fouler le sol de Pachamama.
« C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de 50 étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute, il se répète sans cesse pour se rassurer : « Jusqu’ici tout va bien… Jusqu’ici tout va bien… Jusqu’ici tout va bien. » Mais l’important, c’est pas la chute. C’est l’atterrissage. » Mathieu Kassovitz via le personnage d’Hubert – La Haine
Réveillons-nous, secouons-nous, mobilisons-nous ! Sauvons la vie sur Terre pour mettre fin à notre ignominie et libérer nos otages, assurer notre propre survie et, de notre histoire, écrire une nouvelle page !
« Nous n’héritons pas de la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants. » Proverbe à l’origine incertaine. Des expressions similaires existent dans différentes tribus, en Amérique du Nord, en Afrique centrale et en Polynésie.

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Bonjour, je trouve ce texte tout à fait contre productif. Depuis des milliards d’année le vivant s’efforce de préserver, notamment, un climat favorable à la vie et voici qu’un représentant typique de l’espèce qui se croit supérieure entend lui faire la leçon et lui dire qu’il doit d’abord de sauver lui même … comme s’il y avait une différence entre les deux …
La vie a besoin d’un climat favorable, eau, air, sols, tout cela est notre cosmos, notre climat/
Bonjour François,
Merci pour votre commentaire.
Je ne suis pas sûr que vous ayez bien compris le contenu de mon article et le message que je souhaite faire passer.
Comme je l’indique dans mon article, les conditions d’habitabilité de notre planète sont en effet réellement fragiles et dépendent de paramètres particulièrs, de différents équilibres que les humains ont gravement impactés.
Le climat fait bien entendu partie de ces conditions. Il doit être favorable à la vie.
Et oui, vous avez entièrement raison, le vivant joue un rôle dans la préservation d’un climat favorable avec notamment l’absorption du CO2 et la génération d’O2 par les végétaux, au premier rang desquels le phytoplancton – le plancton végétal – qui est le vrai poumon de notre planète puisqu’il en produit 50 à 85% selon les saisons.
Évidemment les forêts primaires jouent un rôle essentiel également dans ces équilibres. En outre, les baleines sont d’extraordinaires puits à carbone puisqu’elles se nourrissent du phytoplancton (tout en l’alimentant par leurs déjections) et stockent la matière organique au fond des océans lorsqu’elles y meurent.
Là où il y a un problème essentiel, c’est que notre espèce – qui se croit supérieure et se comporte comme telle – a tellement dégradé notre belle maison et massacré les autres membres de la grande famille du vivant que ces fragiles équilibres sont gravement menacés, que certains points de non retour ont déjà été franchis et que d’autres sont en passe de l’être à brève échéance. Si bien que les conditions d’habitabilité de notre planète sont très altérés : la production d’O2 (disparition de 40% à 50% du phytoplancton depuis 1950), l’eau douce (les cours d’eau et les nappes phréatiques sont gravement pollués), la vie dans les sols (70% des sols sont appauvris) et last but not least… le climat qui se réchauffe tout en se dérégulant.
Donc oui le climat est un vrai danger, mais ce n’est qu’un symptôme de notre civilisation extractiviste-productiviste-consumériste-déchetiste, suicidaire et écocidaire, et non l’origine de l’actuelle dégradation des conditions d’habitabilité de la Terre. Le climat est un facteur terriblement aggravant des mécanismes catastrophiquement délétères que nous avons nous mêmes provoqués. Mais, à l’heure où nous échangeons, le réchauffement climatique n’y est pour quasiment rien dans la dramatique situation actuelle.
Si nous ne traitons que le symptôme, nous ne résoudrons jamais le mal.
Là est la VRAIE différence entre l’origine, la racine, la cause (l’anéantissement du vivant par l’un de ses membres) et la conséquence, le symptôme (le réchauffement climatique).
Je vous propose d’utiliser une métaphore simple pour bien comprendre : prenons une personne qui souffre d’un cancer du cerveau. Ce cancer lui occasionne des maux de crâne de plus en plus fréquents, violents et douloureux. En prenant de l’aspirine ou du paracétamol, la personne va soulager temporairement ses maux de tête. Mais… pendant ce temps, le cancer du cerveau se développe, la tumeur se propage et produits des métastases contaminant d’autres organes avec au bout un cancer généralisé.
Pour bien comprendre mon propos, il vous suffit à présent de remplacer :
– la personne malade par la vie sur Terre,
– le cancer par l’emprise mortifère des humains sur les écosystèmes et leurs habitants,
– les maux de tête par le réchauffement climatique et les nombreux incidents associés,
– l’aspirine ou le paracétamol par le combat concentré sur le seul climat avec toutes les fausses solutions que sont les énergies renouvelables, la croissance verte, le développement durable… et comble du comble la géo-ingénierie… solutions qui elles sont contre-productives (contrairement à mon article !) puisqu’elles ne font qu’aggraver la situation en pensant l’améliorer.
Nous avons aujourd’hui le choix entre :
1. continuer de nous concentrer sur le climat sans suspendre notre grande entreprise collective de destruction massive du vivant et la vie sur Terre – telle qu’elle existe aujourd’hui pour ce qu’il en reste – est gravement menacée
2. remettre en question notre comportement collectivement destructeur, prendre soin du vivant en retrouvant notre juste place EN AUCUN CAS SUPÉRIEURE (merci au passage de souligner que je suis un représentant typique de l’espèce qui se croit supérieure…). Alors seulement, nous aurons une petite chance de limiter le réchauffement climatique, de sauver un maximum d’espèces animales et végétales même si nous disparaissons nous-mêmes.
Donc, faire le choix 1 est parfaitement anthropocentré, purement égoïste. Il nous permet de simplifier considérablement la situation et de penser naïvement qu’il suffirait de limiter nos émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) pour que le problème soit réglé. Cette vision nous permet de ne pas remettre en question notre petit confort ou très légèrement en pensant que nous émettrons moins avec les énergies renouvelables (alors que nous ne faisons que déporter la pollution) et que c’est possible (remplacer les énergies fossiles par les renouvelables) alors que c’est une vue de l’esprit.
Faire le choix 2 est bien plus radical et altruiste puisqu’il fait le pari de nous retrousser enfin les manches pour réparer, nettoyer, dépolluer tout ce que nous avons détruit, dézingé, pollué. Et ce afin d’assumer notre immense responsabilité et de sauver ce que nous pouvons sauver sans se soucier de notre propre disparition.
C’est plus clair ?
Pour finir, je serais curieux de savoir comment un humain comme moi pourrait-il bien faire la leçon au climat qui n’est pas une personne…
La citation en tête de l’article est de Hubert Reeves.
Non, Hubert Reeves a avoué lui-même que cette citation lui avait été attribuée à tort.
https://mrmondialisation.org/lhomme-est-lespece-la-plus-insensee-hubert-reeves/
Enfin quelqu’un qui exprime ce que je ressens. Ça fait longtemps que je milite pour le vivant et à force de prêcher dans le désert,j’ai bien compris avec l’âge que cela ne servait à rien. Alors allons y gaiement, àneantissons nous. Le vivant va prendre une grosse claque et perdre 99%de ses espèces. Enfin l’humanité va disparaître il ne restera peut-être qune bactérie un protozoaire et l’évolution va s’accélérer et dans 10millions d’années il est là le paradis que les hommes cherchent mais sans eux.
Nous allons faire ce grand reset, peut être que la nature nous a créé pour cela, peut être sommes nous une erreur, peut-être avons dans notre histoire pris des mauvais chemins ? J’attends depuis mon adolescence année 80. Ce que je prévoyais et j’espère voir la fin du film.
Quand je pense à ces pseudos écolos qui pensent se mobiliser en posant une bougie pour protester contre leur façon de vivre. Le serpent se mort la queue. Tant mieux il disparaîtra..
Dans tous les cas très bon texte, ne vous inquiétez pas pour moi je lis aussi des articles à l’encontre de mes idées. Dans certaines croyances on a une beaucoup plus grande ouverture d’esprit que dans d’autres.
Bonne continuation mais laissez faire plus vite on atteindra le fond de la piscine plus vite on disparaîtra et plus vite l’évolution reprendra son cours et il sera là : le monde meilleur 👍🤩
Merci pour votre commentaire et ravi que mon article vous ait plu.
Nous ne sommes pas si nombreux·euses à avoir compris – ou à l’accepter – que ce n’est pas le climat le problème.
Avec notre grand projet L’Archipel du Vivant, nous allons préparer le terrain pour anticiper l’effondrement et commencer à co-construire ce nouveau monde – qui existe déjà à l’état embryonnaire sous la forme des différentes alternatives dans les territoires (écovillages, écolieux, fermes bio, ZAD, coopératives, recycleries, accorderiez, monnaies locales, écoles alternatives, chamans, herboristes… – avant qu’il ne soit plus possible de bâtir quoi que ce soit.
Que la Force soit avec nous !
Bonjour et merci pour cette honnêteté et cette transparence qui effraye autant qu’elle motive à se détacher du futile et s’investir pour la vie. Nos congénères ont besoin d’accéder à la vérité pour prendre leur vie en main mais elle est tellement dissimulée… difficile de faire prendre conscience…
Merci Thierry !
Nous sommes totalement alignés. 😉
Bonjour
Un article très intéressant !
Effectivement le climat n’est pas l’unique problème car il s’inscrit dans un système complexe et interdépendant , et son dérèglement est l’un des symptômes du déséquilibre que nos modes de vie ultra consuméristes ‘ignorant des réalité d’une planète aux ressources limitées) ont généré.
Le sujet du climat est peut-être un des moyens d’amener les autres à se poser les bonnes questions ; tout comme le fait d’avoir mis en avant des animaux « mignons » pour alerter sur la situation du vivant a crée des vocations et des envies de comprendre et d’agir ( plus facile d’intéresser au départ l’humain à la disparition des ours polaires qu’à celle des insectes) .
Par le sujet du climat, on peut sensibiliser et faire toucher du doigt les vrais causes : une Fresque du climat bien animée par exemple permet d’enclencher au cours des échanges sur la compétition entre activités humaines pour l’accès aux terres « rares » ( les ENR, le numérique, les moyens de mobilité, le médical, etc ) , sur le sujet de la privatisation et de la standardisation du vivant dont on limite ainsi la capacité à s’adapter, sur la biodiversité marine ( plancton, zones de coraux dont le vivant est ultra dépendant), etc etc etc .
Je me dis qu’il ne faut donc pas refuser de parler climat parce ce n’est pas LE COMBAT UNIQUE à mener , mais de prendre ce sujet comme un moyen (parmi d’autres) de faire ouvrir les yeux .
après je ne suis pas une ultra spécialiste de ces sujets, juste quelqu’un qui à son petit niveau essaie de contribuer à faire prendre conscience des enjeux en cours et de leur extrême urgence.
Bonjour Muriel,
Je suis assez d’accord avec vos propos. Je suis moi même entré dans la collapso part le biais du climat. De la même manière, je considère le zéro déchet une très bonne porte d’entrée aux solutions. Non suffisante bien évidemment mais très puissante en termes de communication (les gens me vois acheter mes légumes sans sachet), de visibilité des résultats (je vois que ma poubelle se remplit plus lentement), de facilité (très facile de se débarrasser de 30% de ses déchets) et de pluralité des changements à opérer.