La lecture de Walden d’Henry David Thoreau m’a donné l’impression de rentrer de voyage. Non seulement ce livre m’a dépaysé mais je suis comme victime d’un jet lag.
En 1845, ce jeune homme de 28 ans prend la décision de vivre seul, dans une cabane de sa construction au bord de l’étang dont l’ouvrage tire son nom. Un peu plus de deux ans d’une expérience de solitude et de labeur qu’il nous conte plus qu’il nous la raconte.
Il s’agit bien de philosophie, de poésie et de contemplation. Son souci quasi obsessionnel de l’exactitude, avec laquelle il compte les longueurs, hauteurs de ce qui l’entoure ; sa connaissance infinie du monde vivant avec lequel il habite et sa propension à la sobriété nous offrent une vision du monde qui paraitrait teintée de folie de nos jours et serait certainement complètement incomprise.
Au fil de ses réflexions, il nous invite à penser nos propres vies, à les interroger aux regards de nos contraintes quotidiennes. Question éminemment d’actualité pourtant, celle de passer sa vie à la gagner…
Souvent décrit comme un ermite volontaire, il avait une opinion assez négative des mondains et, bien qu’il aurait pu, préférait passer son temps seul plutôt que mal entouré.
La Nature comme compagne, il était une bible de connaissances sur les oiseaux, les fleurs, et était extrêmement travailleur et robuste à la tâche. Vivant de peu tout au long de sa vie, il a cependant toujours chéri l’existence, en s’enthousiasmant sincèrement de tout ce qu’il pouvait observer autour de lui.
Dans ce livre, parfois ardu à la lecture, tant les descriptions sont nourries, vous pourrez retrouver une plume qui sait décrire, non seulement avec des mots mais avec des émotions et des images inventives et uniques. À travers son regard, nous (re)découvrons l’amour d’un naturaliste pour la terre qui l’a vue naître, la ville de Concord (Massachusetts, USA).
Vous sortirez peut-être également de ce livre avec un sentiment de puissance. Ça a été le cas pour moi, celle de savoir que je peux vivre autrement ; que les contraintes, je me les impose. Il existe une autre façon de vivre sa vie, sobre et élégante. Nous serions toutes et tous bien avisé.e.s de nous en inspirer !
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