C’est souvent un sujet tabou chez les artistes mais il existe. Que faire quand « faire » de l’art devient une peine dans sa vie, quelque chose qui nous ronge un peu plus le moral chaque jour ? Faut-il continuer de poursuivre ce qui peut être une chimère ou penser à soi et son bien être ? Je pense qu’il faut avant tout s’écouter car ça doit être un plaisir sinon il n’y a pas de raison à le faire.
Aujourd’hui, je veux me préserver.
Faire de l’art, c’est de l’investissement émotionnel. C’est jongler entre un ou des boulots pour survivre, et donner son temps libre dans des dossiers, à n’en plus finir, ou l’on nous demande une qualité de rédaction et présentation pour recevoir 90% du temps cette réponse générique assez mal écrite. C’est aller dans une arène pour te mettre en concurrence avec tes potes dans l’espoir de montrer ton boulot dans la salle des fêtes de Montrouge ou autre bêtise du genre.
C’est aussi des déceptions : beaucoup; des mails de visites d’atelier perdus dans les oubliettes des corbeilles de commissaires. On fait plus de bullshit qu’on ne fait d’art.
C’est également un investissement financier. Certes tout dépend de la pratique mais ça reste une somme d’argent qui grimpe vite; le matériel pour la production, le loyer d’atelier, etc…
Pour ma part j’ai fait le bilan, c’est 17.000 euros en loyer d’atelier pour développer ma pratique à plein temps pendant cinq années. Aujourd’hui c’est la bankrupt et le monde part suffisamment en vrille comme ça pour ne pas vouloir m’appauvrir complètement.
Alors je préfère garder les bons souvenirs, ceux de toutes ces chouettes rencontres de personnes qui sont aujourd’hui mes ami.e.s. Force à vous. Merci à toutes les personnes qui m’ont soutenu ces cinq années.
Je continue dans une optique plus compatible avec mes engagements, plus concret, que de finir par faire du greenwashing dans ce « jeu » malsain de la « professionnalisation ».
J’ai choisi de rejoindre L’Archipel du Vivant comme contributeur, de produire des images choc, de représenter leur mouvement dans mes déplacements. Je vous en reparlerai très bientôt !
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Bonjour Jean Baptiste J’ai rejoint aussi l’Archipel du Vivant en mars de cette année, à l’aube du printemps si je me souviens bien… J’espère te rencontrer bientôt. Je ne sais pas si ce que je fais est de l’art ou pas du tout… mais je m’en fous je l’avoue, je sais juste que la danse libre, le chant, le dessin, la poésie sont mes alliés dans cette incarnation en ces temps si extra ordinaires. Ils m’aident tous un par un ou ensemble à me remettre debout quand je suis tombée à genou, ils me sauvent la peau bien souvent et grâce à eux, je parviens à m’extirper des puits les plus profonds, des chagrins les plus dingues, du fond des marécages… Je n’ai pas cherché à compter ce que mon parcours artistique et mes productions m’auront couté financièrement parlant, je ne préfère pas le savoir, ça doit être du délire et ça ne changerait rien…ma plus grande angoisse fut qu’après une lutte d’un an ( ça date déjà de plusieurs années) pour tenter de conserver mes droits à l’intermittence du spectacle ( que je venais à peine d’avoir) et perdre la bataille, je ne puisse pas m’en relever et que la machine administrative ait raison de ma créativité. Comment ai je pu imaginer possible que qui que ce soit puisse laminer ça en moi ? J’ai pris des chemins de traverse et je mesure ma chance chaque jour d’être encore au paradis A bientôt