« Alors, moi je suis très cartésien… »
Combien de fois on a entendu cette phrase ? Beaucoup, tout le temps, une assertion tellement usitée qu’elle est devenue indissociable de notre identité occidentale. Une réalité qu’on a fait nôtre car l’école nous l’a dit, car nos parents nous l’ont répétée, car la société nous a imposé ce dogme incontestable…
« J’ai deux bras, deux jambes,
J’ai un cerveau qui pense
Je suis humain,
Je suis cartésien »
Cher Descartes, tu nous as bien roulé dans la farine aux pesticides, Les lumières n’imaginaient sûrement pas que ton « Je pense donc je suis » et ton « Se rendre comme maître et possesseur de la nature » allaient entraîner nos sociétés dans une aveuglante obscurité.
Cher Descartes, d’après toi, nous ne serions donc que des bouts de viande contrôlés par nos hormones et des impulsions électro-chimiques, des gros steaks voués à s’extraire du cycle naturel, pour le contrôler, à la gloire de nos propres intérêts.
Diantre, cher Descartes, depuis tes mots, notre espèce est triste, affligeante, limitée, limitante, délétère.
Cher Descartes, tu as joué au mauvais chantre, tu as poussé l’Homme a devenir Dieu et anéantir le Vivant. D’ailleurs tu as nommé le Vivant, tu l’as appelé Nature. Nature est féminine alors L’Homme la viole, la gère, l’administre et la coupe quand elle dépasse trop.
Cher Descartes, tu as aussi décidé que nos pensées étaient l’unique fruit de cette masse molle qui squatte notre caboche, éloignant l’âme de tout.
Grâce à toi, nous sommes persuadés de n’être qu’un corps sur terre, un corps qui finira entre les vers, un corps qui se décomposera en laissant des fluides putrides imprégner l’humus, un corps qui ne sera plus rien, un corps qui, de son vivant, doit donc profiter, jouir, acheter, s’abrutir, voyager, consommer avant de retourner au néant. C’est ainsi que l’Homme suce impérativement la moelle de cette terre-mère qui nous abrite pour mieux conforter Bernard Arnaud et Cnews.
Car, cher Descartes, si tu avais tort, si jamais nous appartenions comme n’importe quelle espèce au cycle, si jamais nous n’étions pas que ces bras, ces jambes et ce cerveau qui crée sa pensée et sa conscience, si la réalité n’était pas celle qu’on nous a vendu, si nous n’étions pas « cartésien », alors tout changerait, tout deviendrait muable. Tout deviendrait possible. Et nous n’habiterions pas cette chère terre-mère de la même façon. Nous observerions ses beautés et les autres espèces avec toute la considération qu’elles méritent, nous deviendrions sobres, conscients de nos actes, notre empreinte, nos actions…
Cher Descartes, si tes méthodiques discours n’avaient pas existé, la vie serait toute autre et nous prendrions soin de la nôtre et de toutes celles qui nous entoure…
Alors oui, mon cher Descartes je t’en veux mais ce n’est pas grave car maintenant, moi, je sais que je ne suis pas qu’un bout de viande impulsé par la chimie et un cerveau conditionné, je sais que la mort n’est pas la fin et que je ne suis qu’une infirme particule qui appartient à un grand tout…
Et de toutes façons, j’ai toujours préféré Teilhard de Chardin :
« Nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle mais des êtres spirituels vivant une expérience humaine. »
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