Fiche Pédagogique Démocratie
par Jean-Christophe Anna
Démocratie ?
Étymologiquement, le terme grec « demos » signifie le peuple et « kratos » le pouvoir direct. La démocratie est donc le pouvoir par le peuple et pour le peuple. Le président des États-Unis, Abraham Lincoln, a complété cette définition en y ajoutant « du peuple » pour arriver à la formule célèbre « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Ainsi, dans un système démocratique, le peuple est à la fois sujet et souverain, soumis au pouvoir et détenteur du pouvoir, gouverné et gouvernant. C’est la double garantie pour que l’intérêt de toutes et tous soit respecté.
En tant que système politique, la démocratie peut être directe, indirecte ou semi-directe.
Démocratie directe
Le peuple est pleinement souverain puisque ce sont les citoyen·e·s qui adoptent eux·elles-mêmes les lois et décisions importantes. Le peuple choisit également directement les agents d’exécution qui sont révocables.
Démocratie indirecte
Les représentants sont tirés au sort ou élus par les citoyens, pour une durée limitée, durant laquelle ils ne sont généralement pas révocables. Cette forme de démocratie, également appelée « démocratie représentative », est la plus répandue dans le monde. Mais l’élection est-elle réellement synonyme de démocratie ? Montesquieu n’est pas de cet avis : « Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie. Le suffrage par le choix est de celle de l’aristocratie. » Le Politologue et spécialiste des procédures démocratiques, Yves Sintomer partage la même opinion dans « l’entretien fleuve » du n°34 de Socialter (Avril-Mai 2019) : « Les gouvernements représentatifs ont été mis en place au moment des révolutions anglaise, française et américaine comme des solutions de compromis. Il s’agit de donner le pouvoir effectif de décision à une élite autoproclamée – de ce point de vue-là, il y a une dimension aristocratique dans le gouvernement représentatif. Cette aristocratie appelée à gouverner n’est cependant plus celle du « sang bleu », des titres de noblesse ; elle est dès lors déterminé par les électeurs. Cette institutionnalisation du gouvernement représentatif s’est longtemps faite contre la société de l’Ancien Régime, mais également contre la démocratie entendue comme un « gouvernement du peuple, pour le peuple, par le peuple » – pour citer Abraham Lincoln. L’idée est bien de limiter le pouvoir du peuple en donnant l’essentiel du pouvoir de décision à une aristocratie élue. Cela nous pousse à prendre nos distances avec la conception libérale classique consistant à dire : « la démocratie, c’est les élections ». […] À Athènes, le tirage au sort était fondamental puisqu’il permettait de nommer la grande majorité des magistrats, les membres du Conseil de la Cité qui préparaient les assemblées générales, les tribunaux – ancêtres de nos jurys d’assises – et l’espèce de Conseil constitutionnel de l’époque. On était tiré au sort pour un temps relativement bref, ce qui permettait à tous les citoyens volontaires de participer directement à l’exercice du pouvoir tour à tour. C’était une école de citoyenneté. Les élections, en revanche, étaient globalement considérées comme aristocratiques. À travers les élections, ce sont ceux qui ont des réseaux d’influence et qui parlent le mieux qui parviennent à se faire élire. […] Cette méthode a presque complètement disparu au profit du gouvernement représentatif, mais tirer un trait d’équivalence entre démocratie et élections aurait semblé absurde aux yeux des Athéniens, des Florentins, des Vénitiens… »
Démocratie semi-directe
Elle fonctionne comme une démocratie indirecte avec cependant la possibilité pour les citoyen·ne·s de statuer eux-mêmes sur certaines lois via référendum, la possibilité de mettre un véto à un projet de loi ou celle de faire une proposition de projet de loi.
Des mots, des mots… Démocratie ? – #DATAGUEULE 74
Data gueule – Juillet 2017
Nos grandes démocraties n’ont rien de démocratiques, ce sont des républiques !
« J’ai toujours été pour une république libre, pas une démocratie, qui est un gouvernement arbitraire, tyrannique, sanglant, cruel et intolérable. »
John Adams, l’un des pères fondateurs des États-Unis et 2ème Président américain
Étymologiquement, le terme grec « demos » signifie le peuple et « kratos » le pouvoir direct. La démocratie est donc le pouvoir par le peuple et pour le peuple. Le président des États-Unis, Abraham Lincoln, a complété cette définition en y ajoutant « du peuple » pour arriver à la formule célèbre « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Ainsi, dans un système démocratique, le peuple est à la fois sujet et souverain, soumis au pouvoir et détenteur du pouvoir, gouverné et gouvernant. C’est la double garantie pour que l’intérêt de toutes et tous soit respecté.
Est-il juste de dire que nos républiques (France, États-Unis, Allemagne…) ou monarchies parlementaires (Royaume-Uni, Espagne, Belgique, Pays-Bas, Danemark, Suède, Norvège, Canada, Australie) sont des démocraties pour la simple et bonne raison que nous y élisons nos représentant·e·s via le suffrage universel ?
Comme l’exposent de manière implacable les toutes premières minutes du documentaire Démocratie(s) réalisé par le collectif Data Gueule (voir vidéo plus haut), le moins que l’on puisse dire est que la démocratie était très loin d’être plebiscitée des deux côtés de l’Atlantique à l’occasion des grandes révolutions française et américaine. À la fin du XVIIIème siècle, les mots « démocratie » et « démocrate » sont clairement des insultes ! Pour Sieyes la « démocratie populaire avec ses mouvements tumultueux et incertains » est un risque évident. Quant à Elbridge Gerry, signataire de la déclaration d’indépendance, « les malédictions que nous expérimentons découlent des excès de la démocratie ».
« Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie ; le suffrage par choix est de celle de l’aristocratie. »
Montesquieu, L’Esprit des lois
Pour éviter à tout prix cette dangereuse démocratie, hors de question de recourir au tirage au sort choisi par les Athéniens. Non, selon les pères fondateurs des Républiques française et américaine, le système le plus « sûr » pour la société – ou plutôt pour eux-mêmes – est l’élection de représentants… nous voilà bel et bien en Aristocratie ! Seuls les membres de cette élite sont capables de s’occuper de la chose publique (res-publica) pendant que le peuple se concentre sur ses affaires privées et participe à la société commerçante.
« La France n’est point et ne peut pas être une démocratie. »
Emmanuel-Joseph Sieyes, député du Tiers-État, figure essentielle de la Révolution française,
à l’Assemblée nationale le 7 septembre 1789.
Dans l’histoire de notre pays, nous avons déjà connu de nombreux systèmes : monarchique, tyrannique, aristocratique et… oligarchique.
Avec la Révolution, nous sommes passé·e·s, selon l’écrivain et professeur Québécois Francis Dupuis-Déri, d’une aristocratie héréditaire, sous le régime monarchique, à une aristocratie élue, ceux considérés comme les « meilleurs » d’entre nous (rappelons qu’il s’agissait uniquement d’hommes au début). Les citoyen·ne·s ont alors abandonné le pouvoir pour le confier aux élus via l’élection, « cette procédure d’auto-expropriation du pouvoir ». Notre « démocratie représentative » actuelle correspond bien à cette idée d’abandon du pouvoir aux élu·e·s. Le seul pouvoir, très relatif, qu’il nous reste est le choix de ces élu·e·s via le suffrage universel. Mais, si nous sommes alors libres de voter pour la personne, ou la liste, de notre choix, nous ne choisissons pas pour autant librement… puisque notre choix se limite aux personnes qui se présentent ou pire qui ont les moyens financiers ou obtiennent le droit de le faire, par exemple via les 500 parrainages pour l’élection présidentielle. Par le vote, nous donnons notre blanc-seing aux représentants. Après le suffrage, advienne que pourra, le peuple n’a plus aucun moyen d’agir, ni pour soumettre une idée, ce que permettrait le Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC), ni pour révoquer un·e élu·e.
Comme le précise judicieusement le politologue français Thomas Guénolé : « Démocratie représentative, ça veut dire que vous choisissez les gens qui vont voter à votre place. C’est ça que ça veut dire, j’insiste là dessus. » Or, ces représentants ne vont évidemment pas nécessairement voter comme vous l’auriez fait et encore moins si celles et ceux qui vous représentent sont en minorité. Pour illustrer le décalage abyssal entre démocratie directe et démocratie représentative, Thomas Guénolé cite l’incroyable épisode du Référendum de 2005 sur le Traité de Maastricht où la démocratie représentative n’a pas jugé bon de reprendre le souhait exprimé par la démocratie directe. « Le jugement politique dominant est fondé par les élites et les élites ont peur de la démocratie directe parce que la démocratie directe ça veut dire que si elles ne sont pas d’accord, on le fait quand même ! ».
Le Président de la République ayant été élu par le peuple (ou plutôt par celles et ceux ayant voté), il est « légitime » à prendre pendant toute la durée de son mandat toutes les décisions qui lui semblent justes. Le peuple est alors prié de fermer sa gueule se taire… Système semi-présidentiel, la Cinquième République est un système quasi-monarchique, la faute à la Constitution de 1958 qui a fait du pouvoir exécutif – avec notamment l’élection au suffrage universel du Président de la République – le pouvoir le plus important, loin devant le pouvoir législatif entièrement sous sa coupe (en dehors des périodes de cohabitation) et le pouvoir judiciaire qu’il contrôle en partie via notamment la désignation des membres du Parquet. Soyons lucides, la séparation des pouvoirs n’existe pas réellement en France. Aujourd’hui, il serait plus juste de qualifier le système français d’oligarchique car le VRAI pouvoir est détenu par un cercle restreint de personnes, les patrons des multinationales qui choisissent un·e candidat·e et en font leur champion, en l’imposant comme le·la sauveur·euse de la patrie dans les principaux médias qu’ils contrôlent pendant les mois précédant l’élection présidentielle, et financent sa campagne. Ce fut particulièrement vrai lors de l’élection de 2017. Il n’y a alors pas lieu de s’étonner que les décisions politiques prises par l’exécutif soient aussi décalées des trois urgences – écologique, sociale et démocratique – absolues de notre époque. Le Président actuel ne souhaite pas répondre aux attentes de ses concitoyen·ne·s, quelles que soient la légitimité de leurs revendications. La seule légitimité qui vaille, c’est celle qu’il a obtenu en étant élu et les seuls intérêts qu’il doit servir sont ceux des membres de la caste qui l’a mis aux manettes.
Thomas Guénolé dénonce également le principe fondateur de la 5ème République qui est « fondée sur l’idée de l’homme providentiel qui est quand même un père Noël pour adultes, il faut le rappeler. Quand on est un adulte, on ne croit plus que quelqu’un va arriver et résoudre tous nos problèmes parce que « ah, il est trop fort » et donc on a voté pour lui massivement. C’est une vision très infantile en vérité de la vie politique si vous y réfléchissez. »
3 exemples concrets de démocratie
Attention à ne pas confondre système politique et régime politique !
Le système politique est un mode d’organisation d’un État. Le système politique comprend notamment le régime politique, la structure économique, l’organisation sociale, etc.
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Système démocratique
Les principales caractéristiques de ce type de système (démocratie libérale) sont :
- compétitions électorales : les élections sont régulières, se font au suffrage universel et le pluralisme politique est reconnu ;
- État de droit : les libertés fondamentales sont garanties, il y a une constitution définissant les pouvoirs des différentes branches de l’État, il y a également une séparation entre la sphère publique et la sphère privée ;
- division en trois pouvoirs séparés : le législatif, l’exécutif et le judiciaire sont séparés et se contrôlent mutuellement ;
- gouvernement de la majorité : la majorité est au pouvoir, la protection de l’opposition (minorité) est assurée, l’alternance est possible ;
- séparation entre l’Église et l’État : neutralité confessionnelle de l’État, égalité de traitement entre les différents régimes religieux, pas de prise en charge totale par l’État des frais et activités des confessions religieuses.
Il s’agit d’un idéal-type et il est possible de trouver certaines exceptions comme en Grande-Bretagne où le Chef de l’État (actuellement la Reine) incarne aussi le chef de l’Église anglicane, ou bien comme en Belgique où l’enseignement catholique est financé par l’État Belge
Exemples de régime politique démocratique :
- Régime parlementaire
- Régime présidentiel
- Régime d’assemblée
- Fédéralisme
Source : Wikipedia
Système théocratique
La théocratie est un système politique où la légitimité politique découle de la divinité. La souveraineté y est exercée par la classe sacerdotale, qui cumule pouvoir temporel et religieux.
Source : Wikipedia
Système monarchique
Le monarchisme est une doctrine politique qui prône la monarchie, c’est-à-dire une forme de gouvernement dans laquelle l’État est dirigé par une seule personne qui représente ou exerce l’ensemble des pouvoirs. On peut distinguer plusieurs monarchismes :
- La monarchie de droit divin : par exemple l’Ancien Régime ;
- La monarchie absolue : encore présente entre autres en Arabie saoudite ;
- La monarchie constitutionnelle et la monarchie parlementaire : le Royaume-Uni, la Belgique, le Canada…
Source : Wikipedia
Système féodal
La féodalité est un système politique dont l’autorité centrale a été affaiblie ; le pouvoir souverain est attribué à des principautés, des fiefs ou des fédérations gouvernés par des seigneurs et destinés à stabiliser la région et/ou le peuple.
Cette organisation de la société se développa en Europe entre le Ve et le VIIIe siècle, après le démembrement de l’Empire romain d’Occident. Basée sur le droit romain et le système dit de « l’hospitalité », la féodalité est propre à l’Occident européen.
Elle fut également mise en œuvre au Japon de 1192 à 1868, lorsque le Shogun déléguait son pouvoir sur les provinces à des chefs de clans : les daimyos.
Source : Wikipedia
Systèmes composites ou intermédiaires
- Corporatisme, doctrine économique et sociale basée sur le regroupement de différents corps de métier au sein d’institutions défendant leurs intérêts.
- Jacobinisme, doctrine politique qui défend la souveraineté populaire et l’indivisibilité de la République française. Il tient son nom du club des Jacobins parisien où ses membres, issus du mouvement du jansénisme parlementaire, s’étaient établis pendant la Révolution française, dans l’ancien couvent des Jacobins.
Source : Wikipedia
Système autoritaire
Dans les années 1960, certains régimes sont apparus, notamment au Chili (dictature du Chili) et en Espagne (régime franquiste), qu’il n’était pas possible de classifier comme régime totalitaire. Mais il ne s’agissait pas non plus de démocraties libérales. La science politique moderne a donc établi une catégorie intermédiaire, par défaut.
Les différences avec les régimes totalitaires sont les suivantes :
- absence d’idéologie totalisante et infaillible ;
- tolérance vis-à-vis de pouvoirs externes au parti unique sur lesquels ce dernier s’appuie : l’Église, l’armée, le patronat, la bureaucratie, etc. ;
- indépendance de certains pans de la vie sociale et économique, non contrôlée complètement par le pouvoir ;
- caractère moins systématique de l’extermination violente des opposants.
Les différences avec les démocraties libérales sont les suivantes :
- absence d’élection réelle (c’est une façade démocratique) ;
- refus de l’alternance au pouvoir ;
- absence de pluralisme politique ;
- limitation des libertés publiques ;
- non-respect de l’État de droit.
Exemples de régimes politiques autoritaires
- Dictature
- Dictature militaire
- Oligarchie raciale
- Stratocratie
Exemples : le Premier Empire Français de Napoléon Ier, la Dictature au Chili ou encore le Franquisme en Espagne.
Source : Wikipedia
Système totalitaire
Le totalitarisme est un système à parti unique, n’admettant aucune opposition organisée, dans lequel l’État tend à confisquer la totalité des activités de la société. Ce système est caractérisé par :
- l’autorisation de l’existence d’un seul parti (Parti Unique ou parti-État) contrôlant l’État, dirigé idéalement par un chef charismatique ;
- la présence d’une idéologie imposée, infaillible et totalisante ;
- un contrôle de la population allant jusqu’à remettre en cause la liberté de penser ;
- un monopole des moyens de communications (de masse) et des forces armées ;
- la vie politique, sociale et économique régentée au niveau privé et public ;
- une répression violente de l’opposition via une police secrète, le but étant d’incarner la terreur.
Exemples de régimes politiques totalitaires
Plusieurs régimes à travers l’histoire ont eu des éléments totalitaristes. On peut considérer l’URSS communiste, comme un système totalitaire, tandis que plusieurs auteurs limitent cette notion à la période stalinienne.
On retrouve plusieurs exemples à travers le temps de régimes politiques totalitaires, les principaux étant nés au début du xxe siècle. Les dirigeants suivants ont organisé des régimes totalitaires :
- Joseph Staline, dirigeant de l’URSS de 1922 à 1953 (régime communiste), y pratique le stalinisme ;
- Adolf Hitler, dirigeant du Troisième Reich de 1933 à 1945 (régime fasciste et antisémite) ;
- Benito Mussolini, président du Conseil des Ministres du Royaume d’Italie de 1922 à 1943, y applique un régime fasciste ;
- Mao Zedong, dirigeant de la République populaire de Chine de 1949 à 1976 (régime communiste), y applique le maoïsme ;
- Kim Il-sung, dirigeant de la Corée du Nord de 1948 à 1994 (régime communiste), y applique le Juche ;
- Pol Pot, dirigeant du Cambodge de 1976 à 1997 (régime communiste).
Source : Wikipedia
Le régime politique désigne l’organisation des pouvoirs et leur exercice au sein d’une entité politique donnée. Ce terme renvoie donc à la forme institutionnelle du pouvoir mais aussi à la pratique découlant de cette forme institutionnelle. L’exercice du pouvoir est très important, car tout en ayant la même forme institutionnelle, des régimes politiques peuvent se distinguer en fonction de la pratique de l’exercice du pouvoir.
Il existe essentiellement 3 grandes catégories de régimes politiques : la République, la Monarchie et la Dictature.
- République : le pouvoir est exercé par des personnes élues. Une République peut être à régime présidentiel, semi-présidentiel ou parlementaire.
- Monarchie : le pouvoir est exercé par le membre d’une famille dirigeante et se transmet de manière héréditaire. Une monarchie peut être absolue ou constitutionnelle.
- Dictature : tous les pouvoirs sont exercés par une personne ou un groupe de personnes, de façon absolue, sans qu’aucune loi ou institution ne le(s) limite(nt). Les dictatures officielles sont aujourd’hui militaires. Mais attention : certaines « républiques » sont d’authentiques dictatures, notamment celles dont la constitution n’accorde le droit à gouverner qu’à un parti unique ou dominant. C’est notamment le cas de la Chine ou de la Corée du Nord. En Afrique, certaines républiques à régime présidentiel s’apparentent également à des dictatures.
Une république est typiquement antonyme d’une monarchie héréditaire, mais n’est pas toujours synonyme de démocratie.
Aujourd’hui, la République est la forme de régime politique la plus répandue : sur 197 pays, 151 sont des républiques (cf carte ci-dessous).
Source : Wikipédia
Régime présidentiel
Un régime présidentiel est un régime politique respectant les principes de séparation des pouvoirs et caractérisé par la non-responsabilité de l’exécutif devant le législatif et l’interdiction de dissolution du législatif par l’exécutif. On parle de présidentialisme lorsque l’équilibre entre les pouvoirs est rompu, et que le régime consiste en l’hégémonie du président et la réduction des pouvoirs du Parlement.
Exemples : États-Unis, Mexique, Brésil, Argentine, Urugay, Chili, Pérou, Paragay, Turquie, Indonésie, Iran, Afghanistan, Turkemistan, Ouzbekistan, Kazakhstan, Tchad, Soudan, Côte d’Ivoire…
Source : Wikipedia
Monarchie absolue
L’absolutisme est un concept lié aux réactions de régimes politiques centraux, généralement monarchiques, visant à l’affranchissement des contrepoids (parlementaires, traditionnels ou constitutionnels) liés aux premières formes de séparation des pouvoirs qui ont suivi les formes consultatives (droit de remontrance et d’enregistrement des lois). Les qualificatifs d’absolutisme apparaissent quand le pouvoir central se dégage des remontrances et oppose des vetos aux contre-pouvoirs. L’absolutisme est lié aux périodes de centralisation politique et militaire caractérisées par la consolidation de la souveraineté territoriale des États, d’importants changements d’ordre militaire, l’affaiblissement du droit coutumier, la diffusion du droit romain, la montée du mercantilisme, ainsi qu’une importance accrue du rôle de la cour et surtout du roi dont la sacralité ne se porte plus simplement sur la fonction mais sur la personne physique.
À partir du XVe siècle, l’absolutisme réduit graduellement la fragmentation de la souveraineté politique caractérisant le Moyen Âge ; il atteint son apogée à la suite de la guerre de Trente Ans. Il amorcera alors son déclin aux XVIIe et XVIIIe siècles, à la suite des révolutions anglaise et française qui instaurent des contre-pouvoirs de type parlementaire.
L’absolutisme, ou monarchie absolue, est donc : « un type de régime politique dans lequel le détenteur d’une puissance attachée à sa personne, concentre en ses mains tous les pouvoirs, gouverne sans aucun contrôle ».
Comme catégorie, le mot « absolutisme » a été inventé longtemps après le système de pouvoir qu’il est censé définir. C’est en effet pendant la Restauration que le néologisme est créé, et il ne sera mentionné dans le Dictionnaire de l’académie française qu’à partir de 1878. Dès lors, ce terme sera utilisé dans tous les livres d’histoire pour caractériser la nature du pouvoir politique dans la France d’Ancien Régime, entre la Renaissance et la Révolution. En effet, c’est de « pouvoir absolu » (poder absoluto), expression utilisée par plusieurs auteurs aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles à propos de la France et de l’Espagne, que dérive le néologisme absolutisme.
Néanmoins, dans le cas de la France, le terme absolu vient de la racine latine absolutus qui signifie indépendant de, détaché de, autonome. Cette définition propre à l’absolutisme français marque le contraste entre la monarchie française (indépendante et souveraine) et la monarchie anglaise qui est dépendante et soumise aux influences des affaires bourgeoises depuis la Magna Carta (la Grande Charte) médiévale).
Pouvoir « absolu », puissance « absolue », roi « absolu », le roi détient tous les pouvoirs qu’ils soient législatifs, judiciaires ou exécutifs : voilà des locutions souvent déclinées, notamment par les contemporains de Louis XIII et de Louis XIV, pour qualifier la nature de l’autorité exercée depuis le Conseil d’en haut. En voici un exemple : après la mort de Richelieu, les officiers de Valence présentent un mémoire pour obtenir l’abolition de la transaction qu’ils ont été contraints de passer en 1642 en présence et, selon les termes de son mémoire, par le commandement absolu de Mgr le cardinal de Richelieu, dont il est notoire que le respect et l’autorité ne « pouvoient point recevoir de contradiction dans le royaume ». Dans son édition de 1732, le Dictionnaire de Trévoux, au mot « absolu » indique : « Souverain, indépendant. Prince absolu. Il signifie sans réserve, sans restriction ». En latin, absolutus, participe passé de absolvere, signifie « détacher », « délier », avant même de signifier, par dérive sémantique, « acquitter », « absoudre ». En tant qu’adjectif, absolutus signifie « achevé », « parfait », « complet », « qui forme par soi-même un tout ». La monarchie absolue est toujours centralisatrice. La société est un corps dont le monarque est la tête. Il ne doit y avoir dans le corps social qu’un seul centre de décision.
Ainsi, on voit qualifier d’absolu le pouvoir de celui qui est « délié », détaché de tout lien, celui qui ne connaît pas de limite externe à son pouvoir, celui qui jouit de la summa potestas, que l’on pourrait traduire par « pleine souveraineté ». Par extension, on qualifie d’« absolutistes » les régimes politiques autoritaires.
Le mot absolutisme est un terme péjoratif qui apparaît à la fin du xviiie siècle pour discréditer la monarchie.
Jacques Ellul révèle quatre caractéristiques communes au concept d’absolutisme :
- « le pouvoir se conçoit lui-même comme étant sans limites, que ces limites soient externes (corps, droit, traités, morale…) ou internes (freins institutionnels). Le souverain absolu est maître des personnes et des biens.
- le pouvoir se fonde sur une valeur absolue comme Dieu. Mais cela peut aussi être la raison d’État. La raison d’être du pouvoir absolu échappe au contrôle. De fait, ce dernier ne s’explique pas et ne peut être critiqué ;
- l’État représente le bien. Le prince a la connaissance de la vérité. Là où l’État règne, règnent à la fois bonheur des sujets et vérité. Il ne peut donc y avoir aucune opposition, ni aucune discussion ;
- le pouvoir est stable et invariable. »
Étienne de La Boétie utilisera le thème de l’absolutisme pour en faire un court réquisitoire en 1549, dans son Discours de la servitude volontaire.
La pensée de l’absolutisme s’est formée à une époque où de nombreuses guerres intestines déchiraient l’Europe. Pour Bodin, Bossuet et Hobbes, contemporains de ces conflits, les guerres de Religion en France, la guerre civile anglaise ainsi que la guerre de Trente Ans semblaient plaider en faveur de la constitution d’un pouvoir central fort capable de discipliner les forces opposées qui semblaient faire sombrer l’Europe dans le chaos politique. La royauté a été alors investie d’une autorité souveraine permettant de mettre un terme à la fragmentation du pouvoir politique et aux guerres y étant liées.
Toutefois, le terme absolutisme lui-même n’entrera dans la pensée politique qu’au XIXe siècle. Pour Henshall, en Angleterre le terme servira d’antithèse au libéralisme, et désignera de manière souple les régimes politiques continentaux autoritaires, autocratiques et bureaucratiques. Plus tard au xixe siècle, l’école historique allemande, suivie par Weber, vit dans l’absolutisme un processus de centralisation politique et de rationalisation qui allait donner forme à l’État moderne. De son côté, le marxisme, suivant en cela Engels, y a longtemps vu un moment de transition du féodalisme au capitalisme dans lequel l’État avait pu, momentanément, jouer le rôle de médiateur entre une bourgeoisie montante et une aristocratie déclinante.
Si aujourd’hui certaines de ces explications ont perdu de leur pertinence ou ont été modifiées pour refléter l’état des connaissances historiques, elles ont néanmoins contribué à cadrer l’absolutisme à l’intérieur des grands courants de pensée en sciences sociales : libéraux, wébériens et marxistes ont ainsi laissé leur marque sur sa conceptualisation. Devant la grande variabilité des régimes européens qualifiés d’absolutisme, le concept a fait l’objet d’importants débats entre les historiens sur son existence, au point où certains, notamment Henshall, le considèrent comme un mythe. Il n’en continue pas moins d’être utilisé en histoire, en sciences politiques et en sociologie pour désigner un type de régime politique européen ayant prospéré durant la période 1500-1800. Toutefois, même s’il est généralement admis que le pouvoir des monarques n’a jamais été totalement sans limites, le niveau de ces limites et leur capacité à entraver l’action du roi reste contesté. De plus, comme peu d’accords existent sur les causes de l’absolutisme, sur ses éléments caractéristiques et sur les logiques qui le sous-tendaient, l’usage du concept demeure polysémique et fait référence à des idéaux-types et des cas empiriques qui diffèrent en fonction des courants théoriques auxquels les auteurs se rattachent.
Exemples : Arabie saoudite (Royaume), Oman (Sultanat), Qatar (Émirat), Bruneï (Sultanat), Eswatini (Royaume), Vatican (l’appellation de monarchie absolue est revendiquée par l’État).
Source : Wikipedia
Régime semi-présidentiel
Le régime semi-présidentiel ou régime semi-parlementaire est une catégorie de régime politique théorisée par le juriste français Maurice Duverger comme présentant des caractéristiques mixtes des deux autres grandes catégories, le régime présidentiel et le régime parlementaire.
Le régime semi-présidentiel peut se définir par les critères suivants :
- un chef d’État élu au suffrage universel direct,
- un chef d’État ayant des prérogatives propres,
- et un gouvernement responsable devant le parlement.
Exemples : France, Portugal, Roumanie, Lituanie, Ukraine, Russie, Algérie, République démocratique du Congo, Egypte, Sénégal, Pérou, Taïwan…
Source : Wikipedia
Dictature militaire
Une dictature militaire (aussi connue sous le nom de junte militaire) est un gouvernement de type dictatorial dirigé directement par l’armée.
Pour désigner une dictature militaire, on parle souvent de Junte (de l’espagnol junta) mais il s’agit plus précisément d’un type de dictature militaire plutôt classique en Amérique latine (d’où l’origine du mot) qui est géré par un groupement de chefs des armées.
Le Bas-Empire romain peut être considéré comme une dictature militaire en ce sens que l’armée plaçait l’homme de son choix à la tête de l’Empire, même sans son consentement (l’espérance de vie de l’empereur étant très limitée à cette époque).
Les autres dictatures militaires sont aux mains d’un seul officier ou groupe d’officiers, qui est généralement le plus haut gradé.
Au Moyen-Orient et en Afrique, les gouvernements militaires ont été pour la plupart imposés par une personnalité puissante et sont des autocraties en plus de dictatures militaires. Des chefs comme Idi AmiN, Kadhafi, Nasser ou Boumédiène développèrent le culte de la personnalité et devinrent le visage de la nation aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières.
La plupart des dictatures militaires ont été formées à la suite d’un coup d’État par lequel elles ont renversé le gouvernement précédent.
Dans le passé, les juntes ont justifié leurs actions et les lois qu’elles imposaient comme étant le moyen de ramener la stabilité politique de la nation, voire de la sauver des idéologies dangereuses. En Amérique latine, la peur du communisme fut généralement utilisée, alors qu’au Moyen-Orient, les dangers venant de l’intégrisme islamique furent des arguments importants. Les régimes militaires tendent à se décrire comme non-partisans, comme des partis neutres pouvant fournir un gouvernement d’intérim en période trouble, et tendent également à dépeindre les hommes politiques civils comme corrompus et inefficaces. L’une des caractéristiques presque universelle des gouvernements militaires est l’institution de la loi martiale ou d’un état d’urgence permanent.
Bien qu’il existe des exceptions, les régimes militaires sont souvent peu respectueux des droits de l’homme et utilisent tous les moyens pour réduire au silence les opposants politiques. L’Amérique latine, l’Afrique et le Moyen-Orient sont des zones qui ont fréquemment connu des dictatures militaires. L’une des raisons de ceci est que l’armée présente souvent plus de cohésion et de structure que la plupart des institutions civiles.
L’Asie du Sud-Est aussi a connu, et connaît encore des dictatures militaires. Les cas du régime de Soherto, qui a dirigé l’Indonésie de 1965 à 1998, et de la Thaïlande, qui a connu de nombreux coups d’État militaires depuis 1932, s’expliquent essentiellement par le contexte de la Guerre froide et du soutien des États-Unis à des régimes anticommunistes. Cependant, l’anti communisme ne motive pas la prise du pouvoir du général Prayuth Chan-ocha lors du coup d’État militaire en Thaïlande et l’instauration de la loi martiale datant du 20 mai 2014, celui-ci étant condamné par les États-Unis et la majorité des pays occidentaux.
Dans la seconde partie du XXe siècle, l’Amérique du Sud connaît plusieurs juntes militaires : la junte militaire de Colombie (1957-1958), la dictature militaire brésilienne (1964-1985) ou encore la dictature militaire argentine (1976-1983).
On peut contraster les dictatures militaires avec les autres formes de dictatures. Par exemple, dans la plupart des États communistes, le centre du pouvoir reste contrôlé par des civils et des mesures (comme les commissaires politiques et des rotations fréquentes) sont prises pour qu’une formation militaire ne puisse exercer une autorité indépendante.
Depuis les années 1990, les dictatures militaires sont devenues moins courantes. Les raisons à cela sont qu’elles n’ont plus autant de légitimité internationale, et que les militaires qui avaient alors dirigé les pays ne s’impliquent plus dans le débat politique. Mais c’est surtout la fin de la Guerre froide et l’effondrement de l’Union soviétique qui firent qu’il leur est désormais plus difficile de brandir la peur du communisme pour justifier leurs actions, ou pour obtenir le soutien de pays étrangers.
Quand la Guerre froide commença à s’essouffler, les gouvernements militaires d’Amérique latine furent remplacés par des démocraties. Au Moyen-Orient, des régimes tels que la Syrie et l’Égypte se sont tournés vers d’autres formes de despotisme.
Aujourd’hui, existe en Égypte le parti Salafiste Al-Nour arrivé à la fin des élections en 2011 avec 25 % des voix, ce parti est dans la continuité de la dictature militaire déjà présente auparavant. Cette augmentation importante en popularité au sein de la population égyptienne a créé une relation ambiguë avec les Frères Musulmans qui étaient en place à l’époque. Survient alors un coup d’État le 3 juillet 2013, qui renverse les frères musulmans. En effet, le projet du parti Al-Nour était de renverser Mohammed Morsi, celui-ci était donc près à s’allier au candidat improbable Abd al-Mun‘Im Abu al-Futuh, qui était plus souple en ce qui concernait l’islam, contrairement au parti Al-Nour. Celui-ci a donc rejoint la coalition anti-frère et a appelé à voter « oui » pour le référendum sur la constitution. Il fit ensuite campagne pour Al-Sissi, qui est aujourd’hui à la tête du pouvoir en Égypte et qui gouverne le pays militairement lorsque celui-ci a décidé de se présenter à la présidentielle en 2014.
Source : Wikipedia
Régime parlementaire
On parle de régime parlementaire lorsque les pouvoirs exécutifs et législatifs sont séparés mais exercent une influence mutuelle et équilibrée l’un sur l’autre (le Parlement peut engager la responsabilité politique du gouvernement et, à l’inverse, le gouvernement peut dissoudre le parlement) ; sa déviance est appelée régime d’assemblée, qui confère plus de pouvoir à une assemblée qu’au gouvernement.
Exemples : Allemagne, Italie, Autriche, Bulgarie, Slovénie, Croatie, Serbie, Bosnie-Herzégovine, Finlande, Irlande, Inde, Pakistan, Bangladesh, Somalie, Éthiopie…
Source : Wikipedia
Monarchie constitutionnelle
Une monarchie constitutionnelle est un type de régime politique qui reconnaît un monarque élu ou héréditaire comme chef de l’État, mais où une constitution limite ses pouvoirs.
Les monarchies constitutionnelles modernes sont le plus souvent des monarchies royales parlementaires avec un système de séparation des pouvoirs où le monarque est le chef symbolique du pouvoir exécutif. Ce pouvoir est en pratique dévolu à un Premier ministre nommé par le monarque, et devant avoir le soutien du Parlement, envers lequel son gouvernement est seul responsable.
Le monarque, indépendant des partis politiques, dispose de prérogatives constitutionnelles afin d’exercer son rôle éminemment symbolique en tant que garant de la Constitution et de la démocratie, de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale, mais aussi en tant que symbole de la continuité historique de l’État, représentant et garant de ses intérêts à l’étranger. Il peut également avoir un droit de regard, de conseil et d’avertissement sur la politique menée par le gouvernement, présider les séances du conseil des ministres, et être un arbitre, en cas de crise politique ou gouvernementale. De ce fait, il joue un rôle neutre et peut servir de médiateur, c’est en cela que le monarque est un « pouvoir modérateur » selon Benjamin Constant. Ainsi, le monarque parlementaire règne mais ne gouverne pas, ou pour reprendre la formule exacte d’Adolphe Thiers : « Le roi n’administre pas, ne gouverne pas, il règne. »
Le monarque héréditaire peut être roi ou reine, comme dans la plupart des monarchies européennes, mais aussi grand-duc ou grande-duchesse comme au Luxembourg, prince, comme à Monaco ou au Liechtenstein, Sultan, comme au Koweit, ou empereur, comme au Japon.
Exemples : Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Danemark, Suède, Norvège, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Japon…
Source : Wikipedia
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Sources
- Des mots, des mots… Démocratie ? – #DATAGUEULE 74 (5 min)
- De l’esprit des lois – Montesquieu – Éditions Flammarion, 2019
- Démocratie. Histoire politique d’un mot – Francis Dupuis-Déri – LUX, 2019
- La rébellion zapatiste au Chiapas – Conférence de Jérôme Baschet organisée par les Amis du Monde Diplomatique de l’Hérault, mai 2015
- Wikipedia
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