Fiche Pédagogique Écoféminisme
par Ivana Hruszowiec et Rachel Gaultier
Écoféminisme
« Nous voyons des liens entre l’exploitation et la brutalisation de la terre et de ses populations d’un côté et la violence physique, économique et psychologique perpétrée quotidiennement envers les femmes. Nous voulons comprendre et tenter de surmonter les divisions historiques basées sur la différence de race, de degré de pauvreté, de classe sociale, d’âge et de sexe qui tiennent les femmes à l’écart et démunies de pouvoir politique. »
Déclaration d’unité du mouvement Les Femmes et la Vie sur Terre
Le mouvement écoféministe dénonce la société humaine d’aujourd’hui, qu’il considère comme invivable en théorie mais aussi en pratique. Le postulat principal de ce mouvement, au moins à son émergence en France avec Le Féminisme ou la Mort de Francoise d’Eaubonne, est que le patriarcat est responsable « de l’asservissement des femmes dont il s’est approprié le corps mais aussi des désastres écologiques causés par la logique capitaliste » (Catherine Larrère, L’écoféminisme en paroles et en actes, 2022). Un des objectifs de l’écoféminisme a été de faire apparaitre la domination croisée que subissent les femmes et la nature ainsi que le cadre conceptuel, culturel et social qui a permis l’émergence et la pérennité de cette double domination. En ce sens, l’écoféminisme entend proposer une déconstruction des rapports de pouvoir entre races, classes, genres, et autres, dans une réflexion reterritorialisée.
L’écoféminisme est aussi une action directe (militante ou pas) qui permet de faire dévier de son cours la vie quotidienne, à distance des institutions. Ceci par exemple en créant des cercles affinitaires, connaissant les plantes médicinales pour s’entresoigner, renouant avec le maraîchage, s’organisant de manière horizontale en mettant à disposition son savoir… Toutes ces formes de résistance permettent de gagner du terrain face à la marchandisation des ressources et des savoirs (Marlène Benquet et Geneviève Pruvost, Pratiques écoféministes, 2019).
Plan de la Fiche
- Définition et propositions principales
- Cadre conceptuel
- Histoire de l’écoféminisme
- Différentes luttes, dans différents lieux : différents courants écoféministes
- Critiques du mouvement
- Mouvements et figures françaises de l’écoféminisme
- Les livres incontournables
- Les vidéos à voir absolument
Qu’est-ce que l’écoféminisme ?
Simone Media – décembre 2020
Définition et propositions principales
Le principe au cœur de l’écoféminisme est de considérer le patriarcat, oppression genrée, et l’extractivisme, domination sur la nature, comme les deux faces d’une même pièce. L’écoféminisme explore les connexions qui existent entre la domination des hommes sur la nature et celles qu’ils exercent sur les femmes. L’idée est, entre autres, de faire advenir une éthique environnementale qui fasse entendre la voix des femmes dans un domaine où les considérations écologiques sont basées sur les rapports entre l’humain et la nature sans pousser la réflexion sur les caractéristiques de cet humain.
Ainsi l’écoféminisme associe dans une même lutte la dénonciation du patriarcat, système de valeur hiérarchique·isé fondé sur une domination genrée, et la dénonciation du capitalisme comme système dont les dynamiques, valeurs et acteurs·ices sont la cause des désastres écologiques et de la sérieuse menace des conditions d’habitabilité de la Terre. Grace à l’inclusion de cette critique du capitalisme, l’écoféminisme porte en fait une critique plus large qui concerne tous les rapports d’oppression qui structurent la société moderne aujourd’hui, dans les pays du Nord et du Sud. C’est donc aussi un mouvement antiraciste, anticolonialiste, anticlassiste…
Le but de l’écoféminisme est de saisir les liens entre ces deux dominations, et plus largement entre toutes les formes d’exploitation, car elles représentent les différents aspects d’un même modèle moderne structurant la société et les modes de pensée de manière hiérarchique selon des critères culturels (et non naturels). C’est une vision constructiviste : le genre, la race, la nature sont des constructions sociales ou culturelles basées sur des systèmes de valeurs prédéfinis mais qui peuvent être remises en question selon l’éthique et la morale qu’elles sous-tendent. Ces dernières sont souvent en lien avec la société dans lesquelles elles émergent, elles peuvent donc évoluer avec elle par la remise en question.
Il existe de nombreux mouvements écoféministes, mais tous les mouvements ne s’en revendiquent pas ou ne reconnaissent pas cette appellation. Lorsque nous évoquons ici « le » mouvement écoféministe, nous ne cherchons pas à être exhaustives, car nous avons bien conscience de la pluralité des mouvements, notamment tous ceux qui en font partie sans s’en revendiquer.
Cadre conceptuel
La critique des dualismes modernes (nature / culture et sujet / objet)
Catherine Larrère propose une réflexion sur la naissance de la modernité et de ses structures comme terreau pour les dominations genrées et sur la nature que nous connaissons. Le dualisme est décrit comme la base de la domination des humains sur la nature : le dualisme qui sépare l’humain et la nature en les construisant respectivement comme sujet et objet. L’écoféminisme, dans la montée de cette domination, montre l’analogie entre la place assignée aux femmes et celle donnée à la nature jusqu’à aujourd’hui.
Dans The Death of Nature, Carolyn Merchant, en 1980, démontre l’importance de la place et du rapport aux femmes dans l’émergence de la vision moderne de la nature, une vision mécaniste qui remplace la vision organiciste du XVIIème siècle. De l’Antiquité à la Renaissance, la Terre est vue comme un grand organisme vivant, comme une mère nourricière qui porte la vie : c’est l’organicisme. Cette vision est accompagnée de contraintes morales fortes en raison de l’importance de la figure de la mère nourricière à l’époque : on ne poignarde ou ne mutile pas la mère qui nous élève, nous nourrit, nous permet de vivre.
Seulement, ce symbole féminin est à double tranchant : cela se révèle à l’émergence du mécanisme avec la modernité. La nature est alors considérée comme un ensemble de terres vierges à conquérir. Les métaphores connotent des assauts violents, voire sexuels contre une nature ou une femme passive et soumise, comme à disposition. C’est le tournant moderne, à la fin du XVIème en Europe qui amène un vocabulaire de la contrainte, voire de la torture (pénétrer les secrets de la nature, en extraire les ressources…). Ce tournant moderne construit la possibilité d’imposer un pouvoir humain à la nature, en les séparant en tant que sujet et objet du pouvoir.
Une nouvelle philosophie, la philosophie mécaniste, va accompagner ce tournant en construisant une nouvelle image de la nature : celle-ci devient uniforme, régulière, matière inerte gouvernée par des lois. Cette nouvelle nature est ordonnée et passive, destinée à être conquise et contrôlée : une vision mécaniciste de la nature.
C’est ainsi que l’exploitation des ressources naturelles acquiert une légitimité à part entière, alors qu’elle était impossible avec une vision de la nature comme mère nourricière. Cela a facilité le règne de la science, de la technologie et de l’industrie comme valeurs premières du progrès. Or, ce progrès ne s’adresse pas à toutes et à tous : on trouve une ambition dominatrice des bourgeois blancs, mâles, occidentaux ; femmes et natures se retrouvent du mauvais côté de cet esprit de conquête. Carolyn Merchant présente une véritable structure des dominations : l’enjeu de son étude est bien la mise en lumière des dominations et pas uniquement les représentations. Le rapport à la nature comme le rapport aux femmes est un rapport de pouvoir lié à des valeurs spécifiques et hiérarchisantes.
Karen Waren, dans Le pouvoir et la promesse de l’écoféminisme, analyse aussi le cadre conceptuel de cette « domination conjointe et croisée » : la nature est vue comme une femme, les femmes sont assimilées à la nature. Dans la série de dualismes qui organisent la pensée moderne (nature/culture, passif/actif, matière/esprit, émotionnel/rationnel), elle voit les étapes d’une logique de domination. D’abord, une distinction est établie entre deux éléments qui, dans d’autres contextes culturels, apparaissent comme une continuité : l’exemple typique est la distinction entre nature et culture qui extrait les humains·nes de la nature. De cette distinction, on construit une hiérarchisation d’une partie par rapport à l’autre. Cette différence de valeur finit par légitimer la subordination de la partie inférieure par la partie supérieure. De fait : « Les hommes, sujets rationnels, actifs, indépendants, sont ainsi en droit de faire des femmes et de la nature des objets passifs de leur domination. » (Catherine Larrère, La nature a-t-elle un genre ? Variétés d’écoféminisme).
Le philosophe Francis Bacon a joué un rôle central dans la construction de cette domination croisée. C’est d’abord lui qui, s’inspirant des procédures judiciaires, introduit ce vocabulaire de la violence, parfois sexuelle, de la contrainte et de la torture pour dévoiler les secrets de la nature. Le parallèle se construit quand on apprend qu’il était l’un des instigateurs en Angleterre de la répression des sorcières. L’inquisition judiciaire à leur encontre, qui les violente pour leur arracher leurs secrets, va lui servir de modèle pour penser ce rapport de dévoilement à la nature.
Catherine Larrère évoque le côté performatif des mots employés, ici des métaphores. Elles ne se contentent pas de dire, elles décrivent et par là rendent acceptable, réalisable une réalité parmi d’autres : celle d’une nouvelle éthique de l’exploitation qui s’applique aux femmes comme à la nature.
Carolyne Merchant nous permet de comprendre ce changement en le recontextualisant, notamment à l’aune de la mise en place du capitalisme. Les nouveaux types de production et les nouveaux rapports sociaux qui se construisent en son sein incarnent l’architecture de structures sociales qui articulent patriarcat et capitalisme, respectivement pouvoir des hommes sur les femmes et pouvoir du capital sur le travail. Ce sont ces nouvelles structures sociales qui permettent la domination des femmes et de la nature.
La critique de l’essentialisme
Ce rapprochement militant entre lutte féministe et lutte écologiste est souvent critiqué en ce qu’il reproduirait la naturalisation du genre féminin : on reproche au mouvement écoféministe de reproduire ce qu’il dénonce, c’est à dire associer les femmes à la nature par essence. Or, la volonté majoritaire du mouvement est inverse. Il vise à déconstruire le rapport essentialisant que la société construit entre les femmes et la nature en le rendant visible, en le dénonçant.
Pour en savoir plus sur le rapprochement femme - nature
Ce postulat est résumé par Catherine Larrère dans La nature a-t-elle un genre ? Variétés d’écoféminisme (Cahiers du Genre, 2015) :
« L’écoféminisme, dans sa version culturelle, américaine, s’est développé autour de deux axes. Celui de l’analogie (non de l’assimilation) entre la domination des hommes sur les femmes et la domination humaine sur la nature, d’une part. Celui du care, d’autre part : « la voix différente » que les écoféministes veulent faire entendre dans la philosophie environnementale fait directement référence aux travaux de Carol Gilligan et de l’éthique du care. Or, dans les deux cas, le rapprochement qui s’établit entre les femmes et la nature conduit non pas à naturaliser les femmes mais à mettre en question la naturalité de ce que nous désignons par nature. »
Le rapprochement produit entre femmes et nature ne mène donc pas à la naturalisation des femmes mais à son inverse : c’est l’évidence de la nature comme donnée intemporelle et universelle qui est mise en question. Il n’y a pas une vision de la nature, il y a des visions, des concepts que nous appelons nature et qui impliquent des représentations et des façons d’agir.
Val Plumwood démontre dans son ouvrage Dans l’Œil du crocodile, L’humanité comme proie (Wildproject, 2021) que la notion de wilderness, donc d’espace sauvage, est fortement associée (notamment aux Etats-Unis) à l’idée de la virginité féminine, en négatif. La wilderness est une terre vide (d’humains·es) et on peut soit s’en emparer, soit la respecter. Cela reste une détermination de la nature en négatif dont le référent principal est son rapport à la positivité masculine humaine. C’est ce que nous avons exploré dans la critique du dualisme moderne qui a conduit à cette représentation spécifique de la nature et des femmes.
Histoire de l’écoféminisme
L’écoféminisme, avant d’être théorisé et reconnu comme un mouvement, part de revendications militantes dans de nombreuses parties du monde. Ces percées ont eu des répercussions dans le milieu académique et littéraire par la suite. Le terme d’ « écoféminisme » apparaît tardivement, en 1974, sous la plume de Françoise d’Eaubonne dans Le Féminisme ou la Mort. Cependant, des figures féminines de l’écologie émergent dès les années 1960 (Rachel Carson, Lois Gibbs, Donella Meadows, Petra Kelly), ainsi que des mouvements, pratiques et revendications qui lient déjà la dénonciation du patriarcat et l’exploitation de la nature.
Depuis sa naissance, l’écoféminisme a reposé sur plusieurs principes et questionnements :
– les êtres humains ne sont pas à l’extérieur de la nature, mais ils en font partie et ne peuvent pas s’en extraire ;
– les conséquences du « progrès » (selon sa définition moderne et rentière) sur les femmes, les peuples colonisés, les classes populaires d’un côté et la nature de l’autre côté : exploitation sans limite des ressources naturelles, prédations et dégradations environnementales ;
– on peut distinguer une écoféminisme spirituel/culturel qui revendiquent une connexion des femmes aux soins apportés au monde vivant, et qui entend réhabiliter les savoir-faire traditionnellement féminins et qui est minoritaire, et un écoféminisme social qui formule une critique historique et philosophique des dualismes modernes corps-esprit, nature-culture, féminin-masculin, ainsi qu’une critique de l’exploitation de ressources à domestiquer par le capitalisme.
Dans les pays anglo-saxons
Dans les années 1970-80, les mouvements écoféministes s’exportent dans le monde anglo-saxon après un faux départ en France. Ils prennent notamment aux Etats-Unis, parallèlement aux mouvements pour la justice environnementale et pour les droits civiques. Les activistes de ces mouvements font le lien entre justice environnementale et justice sociale pour dénoncer les risques liés à la pollution qui frappent les populations défavorisées. Ce sont principalement des femmes qui dirigent ces mouvements contre les injustices. La rencontre entre féminisme et écologie se renforce ainsi des enjeux de classe et de race.
Des mouvements ouvertement féminins et féministes émèrgent alors :
– 1974 : Three Mile Island, accident de la centrale atomique aux Etats-Unis et formation du collectif Women for Life on Earth en 1979 (déclaration ci-contre).
– 1980 / 1981 aux États-Unis : Women’s Pentagon Actions. Deux mille femmes se réunissent autour du Pentagone pour réclamer l’égalité des droits (sociaux, économiques, reproductifs), la fin des actions militaires menées par le gouvernement, ainsi que la fin de l’exploitation des personnes et de l’environnement. Ce mouvement s’inscrit dans la lutte antinucléaire et devient le de l’écoféminisme américain, qui dénonce entre autres l’impérialisme financier et militaire aux Etats-Unis.
– 1981-2000 : Camps de femmes contre les missiles nucléaires à Greenham Common (Angleterre).
Dans la tradition américaine, il s’agit de protéger la « nature sauvage » (wilderness), qui doit être tenue à l’écart des interventions humaines. Se développe alors une éthique de la valeur intrinsèque et du respect de la nature. Des femmes philosophes (Karen J. Warren, Val Plumwood) se demandent alors s’il est vraiment possible de reconstruire les rapports entre l’humain et la nature, sans revoir d’abord le rapport entre hommes (masculins) et femmes. Puis, les penseuses et philosophes apportent l’idée d’une éthique du care, de la relation entre les êtres vivants, qui n’implique pas de considérer séparément les humains et la nature (Catherine Larrère, L’écoféminisme en paroles et en actes, 2022).
Déclaration d’unité – Women for Life on Earth
« Nous sommes des femmes qui se sont réunies pour agir d’un commun espoir en des temps de peur. Nous abordons les années quatre-vingt dans un cri d’alarme pour le futur de notre planète. Les forces qui contrôlent notre société menacent notre existence avec l’armement et l’énergie nucléaires, les déchets toxiques et l’ingénierie génétique. Une société et une économie mondiale organisées pour le profit d’un petit nombre d’hommes blancs a créé les conditions menant au chômage à grande échelle, à la violence à domicile et dans la rue, à l’oppression des peuples du tiers-monde, à des attaques racistes, à une alimentation, des habitations et des soins sanitaires inadéquats, et, finalement, à la dévastation écologique de la terre.
Nous voyons des liens entre l’exploitation et la brutalisation de la terre et de ses populations d’un côté et la violence physique, économique et psychologique perpétrée quotidiennement envers les femmes. Nous voulons comprendre et tenter de surmonter les divisions historiques basées sur la différence de race, de degré de pauvreté, de classe sociale, d’âge et de sexe qui tiennent les femmes à l’écart et démunies de pouvoir politique. Les sujets qui nous concernent sont nombreux, mais le fait de comprendre les problèmes auxquels nous sommes confrontées nous aide à imaginer la manière dont nous voudrions vivre.
Nous sommes des femmes dont la vie et le travail demande l’expression commune d’une nouvelle vision de la société. La vision que nous cherchons à exprimer et finalement à réaliser est affirmative. Notre espoir pour l’avenir est basé sur une perspective féministe, une compréhension mutuelle croissante et une appréciation de la diversité raciale, sexuelle et écologique, ainsi que sur la fin du militarisme. Nous voulons vivre dans des communautés décentralisées basées sur l’interdépendance, l’autosuffisance et d’autres principes écologiques de base. Ces principes ne sont pas abstraits. Ce sont les conditions de notre survie. »
Ainsi l’écoféminisme est d’abord considéré comme parallèle aux mouvements politiques pour la justice sociale et contre les inégalités écologiques (effets de la dégradation environnementales et pauvreté inégalement répartis). On considère jusqu’à cette période (avant les années 2000) que la cause environnementale est un élément de la cause féministe. La cause environnementale et le militantisme féministe ne sont pas encore pensés de manière croisée.
Émergence en France
En Europe et aux Etats-Unis, le féminisme et l’écologie politique font cause commune, dans le contexte de la Guerre Froide, contre la course à l’armement nucléaire. Les communautés écologistes et féministes nées à cette époque parviennent à se maintenir aux Etats-Unis, et le mouvement des Verts rencontre du succès en Allemagne. Pourtant, en France, ces mêmes mouvements disparaissent rapidement. La mobilisation féministe, de 1980 à 2000, se focalise sur la conquête des droits et le lien entre féminisme et écologie a du mal à se maintenir. Dans les années 1990, l’alliance entre féminisme et écologie est même considérée comme potentiellement « antiféministe ». (cf critique essentialisation)
Les textes écoféministes ont donc tardé à apparaître en France (il faut attendre les années 2000).
Le mouvement écoféministe français considère le féminisme émancipateur comme une condition de l’écologie. Pour Françoise d’Eaubonne, cela passe notamment par le contrôle des naissances : « le premier rapport de l’écologie avec la libération des femmes est la reprise en main de la démographie par celles-ci, ce qui définit la réappropriation du corps » (1974, Le Féminisme ou la mort). Françoise d’Eaubonne dénonçait donc déjà, en 1974, la « surfécondation des femmes », renforçant le « système mâle » de domination sur le monde, à la source du problème écologique.
« La seule mutation qui puisse sauver le monde aujourd’hui est celle du « grand renversement » du pouvoir mâle que traduit, après la surexploitation agricole, la mortelle expansion industrielle » (Écologie/Féminisme : Révolution ou mutation ?, Françoise d’Eaubonne, 1978)
Françoise d’Eaubonne, la première écoféministe
BLAST, Le souffle de l’info – novembre 2022
Les écoféminismes des pays du Sud
Le mouvements féminins occidentaux antinucléaires font écho aux luttes des femmes des Suds et des autochtones/indigènes contre le colonialisme et pour la protection de leurs territoires/de l’environnement. Comme en Europe et aux Etats-Unis, les luttes écolo/anarchistes/marxistes à partir des années 1970 ne sont pas qualifiés d’ « écoféministes » à l’époque. Cependant, des mouvements de militantes y émèrgent aussi :
– 1973 : Mouvement Chipko : villageoises indiennes qui protestent contre la déforestation en entourant les arbres de leurs bras pour empêcher l’abatage
– 1977 : Wangari Muta Maathai a combattu la déforestation au Kenya
Les mouvements que nous pouvons qualifier d’écoféministes du Sud dénoncent l’exploitation systémique des minorités liée à la colonisation et à l’esprit colonial qui reste imprégné après la décolonisation. Ils dénoncent aussi la dépossession d’un certain pouvoir spirituel des femmes au profit de religions patriarcales et de leurs capacités à subvenir aux besoin de leurs familles. Des liens forts se créent entre écologie, décolonialisme et écoféminisme. Les coalitions écoféministes cherchent à s’organiser ensemble autour d’enjeux, de positions, d’objectifs communs. Il devient alors évident que le capitalisme, le patriarcat et le colonialisme empoisonnent le Vivant.
Selon Catherine Larrère, c’est un écoféminisme plus social qui émerge dans les pays du Sud, car il dénonce non seulement la domination des femmes et de la nature par les hommes, mais aussi la domination coloniale. On se préoccupe des conséquences environnementales de la colonisation (qui touchent davantage les femmes), de l’industrialisation du travail agricole et du contrôle démographique. En effet, les femmes sont souvent considérées comme responsables de la surpopulation donc de la crise environnementale. Une autre des caractéristique des mouvements des femmes du Sud est la dimension politique donnée à leurs activités domestiques traditionnelles. Ce sont souvent les femmes qui y sont en charge du travail de subsistance et du travail domestique, or ces mêmes activités sont empêchées ou rendues plus difficiles par l’exploitation par les colons de la main d’oeuvre et des ressources sur leur territoire. (Catherine Larrère, 2012). Les écoféministes insistent également sur la nécessité de partager le travail de subsistance du Nord au Sud.
Différentes luttes, dans différents lieux :
différents courants écoféministes
La richesse de l’écoféminisme réside notamment dans la pluralité des approches et courants qui le composent. Nous nous sommes inspirées de différentes appellations données à ces courants pour tenter de comprendre et nommer les différentes tendances dans les mouvements écoféminismes, mais nous n’avons la volonté ni de créer des catégories définies, ni d’être exhaustives. Voici un aperçu des différents courants :
Écoféminisme spirituel (incarné notamment par Starhawk)
La réappropriation du sacré, d’une symbolique non patriarcaux et célébrant la nature.
La magie, les rituels et le sacré permettent aux écoféministes de repenser leur attention et appartenance au monde, et donc leur interconnexion au Vivant. Ce mouvement écoféministe a une volonté de recréer une unité par la spiritualité. (Attention, il n’est pas question ici d’une forme de religion, mais plutôt d’une manière d’exercer librement sa spiritualité, de s’épanouïr en rêvant, en se donnant de l’espoir et le courage de changer le système.)
Le courant spirituel promeut la réappropriation de leur corps par les femmes et de leurs liens avec la Nature. Il réhabilite le personnage de la sorcière pour en faire une figure politique.
Une figure de l’écoféminisme spirituel : Starhawk
Penseuse, guérissseuse, activiste, auteure et sorcière néo-païenne, elle prône la réappropriation des symboles (Par exemple, l’image de la Déesse n’a pas de rapport avec la religion, la croyance. Elle est plutôt perçue comme une attitude.) Il s’agit aussi d’appréhender le monde comme sens et but principal de la vie, donc de voir « le monde, la terre et nos vies comme sacrées ». Elle anime des communautés spirituelles qui se réunissent en Witchcamps d’été, avec rituels néopaïens, et rites de sorcières.
Pour Starhawk, le système politique, économique et social, dans cette civilisation patriarcale qui dévaste la planète, est marqué par la « mise à distance » de nos émotions et sensibilités. Elle introduit la notion de « pouvoir du dedans » (ou capacité d’agir), qui réintègre l’humain dans la nature, le féminin dans le masculin, et inversement.
Dans le mouvement spirituel, la sorcière est devenue un emblème écoféministe. Adopter une vision cyclique du monde, de la nature, du temps (par opposition au temps linéaire de la modernité occidentale, à la hiérarchie verticale) permet d’accepter sa place dans le processus cyclique de la vie, tout en s’organisant collectivement et de manière horizontale. C’est en partie ce que les écoféministes du mouvement essayent de retrouver.
Écoféminisme matérialiste (Maria Mies, Genevieve Pruvost et Silvia Federici)
À l’opposé du spirituel, une lutte rationnelle et réaliste (qui porte sur les modes de production, la division du travail, les rapports sociaux…) inspirée des théories de Marx.
Les écoféministes matérialistes cherchent à lutter contre les dominations structurelles et matérielles produites par le capitalisme patriarcal et trouver des solutions concrètes sur le terrain.
Plusieurs exemples de penseuses représentent ce mouvement : Maria Mies, Genevieve Pruvost avec son travail sur l’écofeminisme de subsistance, ou encore Silvia Federici.
Silvia Federici réhabilite la figure de la sorcière (Caliban et la sorcière, 2004) en montrant que le capitalisme patriarcal a conduit au massacre des sorcières. Elle étudie les chasses aux sorcières en Europe aux XVI/XVIIèmes siècles, qui ont eu lieu en même temps que le basculement vers le capitalisme. Elles étaient en effet vues comme un obstacle au développement du capitalisme, en tant que femmes détentrices de savoirs sur l’avortement et la contraception, femmes indépendantes qui se battaient contre l’exclusion sociale et la paupérisation.
Geneviève Pruvost dédie en ce moment son travail à l’établissement d’une « contre-fresque » pour réexaminer (entre autres) la figure de la femme au foyer et des savoirs vernaculaires que la montée du capitalisme a détruit et qui sont en train d’être réhabilité·e·s par ce qu’elle nomme un écoféminisme vernaculaire de subsistance. Dans l’article Penser l’écoféminisme. Féminisme de la subsistance et écoféminisme vernaculaire de la revue Travail, genre et sociétés elle détaille que ce terme regroupe des femmes qui ne se revendiquent pas nécéssairement de l’écoféminisme mais qui, dans leurs pratiques, se réaproprient des savoirs de susustance qui ont peu a peu été effacés. Ce mouvement d’effacement a été produit par la monté du capitalisme et de l’industrialisation dont a découlée la transformation des maisonnées, lieux de fabriques et de passation de savoirs vernaculaires de subsistance (maraichage, élevage, reconnaissance de la biodiversité, conservation des aliments), en foyers; lieux d’apprentissage de l’économie monétaire des et logiques de consommation décorrélées de celles de la production. Le travail de subsistance dégage un surplus par la maitrise des savoirs quand le travail domestique fait état d’une double consommation : l’achat des ressources et leur transformation pour les consommer.
Écoféminisme éthique (Karren J. Warren, Val Plumwood et Carolyn Merchant)
Socialter (N° 47, août-septembre 2021, Etes-vous écoféministe ?) propose le terme « reclaim » pour qualifier cet écoféminisme qui cherche à réinventer notre rapport à la nature et à la féminité.
L’écoféminisme appelle à une adoption de nouveaux rapports non hiérarchiques et non dominateurs : Karren J. Warren propose de se référer à une éthique dans laquelle la place centrale est données aux valeurs de soin, de réciprocité, d’amour. Des valeurs qui présupposent que nos relations aux autres ont un rôle central dans la compréhension de qui nous sommes.
Karren J. Warren analyse le cadre conceptuel de cette « domination conjointe et croisée » : certaines constructions sociales et philosophiques façonnent le rapport au monde. Parmi celles-ci, la nature est vue comme une femme, les femmes sont assimilées à la nature. Les dualismes que l’on retrouve dans la pensée moderne (nature/culture, femme/homme…) sont les étapes d’une logique de domination (en trois étapes : distinction, hiérarchisation, subordination). Karren J. Warren critique la vision anthropocentrique dominante selon laquelle la nature est un ensemble de ressources mises à disposition des humains.
Karren J. Warren oppose alors à la vision conquérante/dominatrice des hommes et le rapport féminin à la nature. Ce dernier est basé sur l’affection et le soin (appelé « care »). L’écoféminisme s’est donc aussi construit autour de l’éthique du care. Mais cen rapprochement qui s’établit entre la nature et les femmes ne conduit non pas à naturaliser les femmes, mais plutôt à remettre en question de ce que nous désignons par « nature ».
Val Plumwood dit aussi l’importance des valeurs du care dans le rapport à la nature : besoin d’une capacité à se soucier, éprouver de la compréhension, de la sensibilité, à se porter responsable pour d’autres (même non humains et non vivants) (Joan Tronto, A Political Argument for an Ethic of Care, 1993). Il s’agit surtout de découvrir que dans les liens qui tissent le monde il y a des humains et des non humains, des vivants et des non vivants. Selon Val Plumwood, on ne reconnaitra jamais la valeur / les droits de la nature en gardant un schéma kantien (distinction entre la valeur instrumentale et la valeur intrinsèque), puisque c’est ce même schéma qui justifiait la domination. Elle oppose donc une vision toujours réductionniste et objective à l’éthique du care (ne plus considérer les individus comme des atomes isolés, mais dans leur capacité à nouer des relations).
Carolyn Merchant, théoricienne états-unienne de l’écoféminisme, s’intéresse à l’évolution de notre relation à la Terre dans The Death of Nature. Women, Ecology and the Scientific Revolution (1980). Dans son oeuvre, Carolyn Merchant étudie les différentes conceptions de la Terre au travers des métaphores associant femmes et nature. Elle situe au XVIIème siècle un changement de vision de la nature, à laquelle on attribuait l’image positive d’une Terre organique et féminine (la « Mère nourricière »). À partir du XVIIème siècle (révolution scientifique), on commence à donner à la nature une image mécanique, une « machine morte », ce qui marque le début d’un système autorisant destruction et domination (de la nature et des femmes). Mais Carolyn Merchant préfère parler de « partenariat » plutôt que de « care » (qui est trop connoté féminin et controversé) pour aborder la relation entre communautés humaines et non-humaines.
Écoféminisme de résistance (Vandana Shiva, Wangari Maathai, Greeham Common et Diablo Canyon)
Quelques exemples de luttes écoféministes et expérimentations de terrain :
– Vandana Shiva et le Mouvement Chipko en 1973 (voir plus haut). Vandana Shiva poursuit sa lutte de terrain et crée une association puis une fondation. Elle met en place un sanctuaire pour la défense de l’agriculture biologique, des semances naturelles, des petit·e·s paysan·ne·s.
– Mouvement de la Ceinture Verte au Kenya (fondé par Wangari Maathai en 1977) : lutter contre la déforestation et la dégradation de l’environnement, planter des arbres fruitiers, afin de rendre les cultures plus productives et moins vulnérables au changement climatiques. L’objectif du mouvement est également de renforcer et diversifier le revenu des femmes grâce à leur activité agricole et à a ressource en bois.
– Greeham Common (1981-2000) : occupation d’une base militaire au Royaume-Uni qui doit accueillir des missiles nucléaires pour l’OTAN. Création d’un « camp pour la paix » réservé aux femmes (30 000 femmes entourent le camp de leurs bras en 1982).
– Diablo Canyon (1981) : blocus du chantier d’une centrale nucléaire organisé par collectif Abalone Alliance (non violent, anarchiste, féministe) auquel l’écoféministe Starhawk participe.
Écoféminisme social / postcolonial
Il s’agit, selon Socialter (N° 47, août-septembre 2021, Etes-vous écoféministe ?), de lier la dégradation du sort des femmes et de l’environnement au colonialisme (et capitalisme) occidental.
C’est la critique de Vandana Shiva à propos de l’idéologie du développement, qui est la continuation du colonialisme sous d’autres formes (l’Occident face aux pays « sous-développés »). Elle porte un regard critique sur les institutions internationales qui véhiculent cette idéologie et plaide pour une perspective de subsistance : satisfaire les besoins réels du Nord et du Sud (Socialter N° 47, août-septembre 2021, Êtes-vous écoféministe ?, p.29). Maria Mies coécrit Ecofeminism avec Vandana Shiva , un livre qui articule féminisme et colonialisme. L’ouvrage apporte la vision du Sud et celle du monde paysan.
« Les femmes se sont émancipées, défiant ouvertement […] les hommes de la région qui avaient été colonisés cognitivement, économiquement et politiquement » (Vandana Shiva)
En 1998, Val Plumwood montre comment la notion de Wilderness (voir plus haut) est associée à l’idée de la virginité féminine dans sa négativité. On peut s’en emparer ou la respecter, mais cela reste une détermination négative qui ne vaut que dans son rapport à la positivité humaine masculine. Val Plumwood (Environmental Culture. The Ecological Crisis of Reason, 2002) établit donc un lien entre femmes et environnement dans leur exploitation par les institutions patriarcales (particulièrement le capitalisme).
Le point commun de toutes ces approches est la critique radicale du patriarcat, du capitalisme, de la marchandisation du Vivant, de l’agriculture industrielle… Et de tout ce qui mène à une vulnérabilité et une perte d’autonomie des femmes dans le monde.
Critiques du mouvement
- Il n’y a pas de lien entre écologie et féminisme
Attention à ne pas réduire l’écologie à une lutte contre les dégradations infligées à l’environnement par la société de consommation. Attention aussi à ne pas réduire le féminisme à un combat contre les inégalités de genre persistantes. Sinon, on ne comprend pas la cohérence du concept d’écoféminisme (Jeanne Burgart-Goutal, Être écoféministe. Théories et pratiques, 2020). Préserver l’environnement et obtenir des droits égaux entre les genres passe par un changement de système : c’est le principe central de l’écoféminisme. L’écologie et le féminisme s’attaquent chacun·e aux racines du problème : le système capitaliste et patriarcal. C’est un système qui considère la nature et la femme comme au service de l’homme. L’écoféminisme lutte contre les logiques de profit et de domination qui mènent à l’épuisement des ressources naturelles et à l’exploitation des femmes comme main-d’œuvre bon marché. De plus, les femmes sont les principales victimes d’un changement climatique dont elles sont statistiquement et empiriquement moins responsables.
- L’écoféminisme est un essentialisme
Le mouvement écoféminisme essentialiste, qui reconnaît un lien inné entre la femme et la nature qui seraient proches par essence, reste minoritaire, et se justifie aussi parfois par une visée stratégique. L’essentialisme très critiqué car la femme est encore ramenée au domaine du sensible et son action est dépolitisée. Si les femmes sont affiliées à la nature, autant utiliser ce lien socialement construit pour obtenir des avancées sociales, écologiques, économiques. Valoriser ce qui a toujours été mis du côté de la nature et des femmes (prendre soin des autres et de son environnement, l’empathie, les sentiments) sans l’inférioriser : c’est en tous cas le postulat de certaines militantes.L’association des humains à la nature, ici des femmes, peut être vu selon une image positive, qui donne du pouvoir et de la force à celles qui s’y reconnaissent.
Écoféminisme – La question de l’essentialisme
Game Of Hearth – décembre 2019
« Ainsi le cadre conceptuel de la domination des femmes et de la nature s’incarne dans des structures sociales et renvoie à l’articulation du patriarcat (le pouvoir des hommes sur les femmes) et du capitalisme (pouvoir du capital sur le travail). Mais elle montre également que l’association entre les femmes et la nature ne se réduit pas à leur commune subordination et domination. L’image autour de laquelle s’organise l’organicisme, celle de la Terre Mère, est au contraire une image positive valorisante : la nature comme les femmes y sont actives et puissantes. Or, si l’histoire du mécanisme est une histoire occidentale, l’organicisme qui l’a précédé était beaucoup plus répandu et est resté présent là où le mécanisme ne s’est pas imposé. N’a-t-on pas là l’indication de ce qui fut, et pourrait à nouveau être, une alliance positive entre les femmes et la nature, assurant la liberté des unes dans le respect de l’autre ? […] Ces recompositions qui associent femme et nature dans une spiritualité commune peuvent-elles échapper à l’accusation d’essentialisme ?
[…] Mais elle montre également que l’association entre les femmes et la nature ne se réduit pas à leur commune subordination et domination. L’image autour de laquelle s’organise l’organicisme, celle de la Terre Mère, est au contraire une image positive valorisante : la nature comme les femmes y sont actives et puissantes. » (Catherine Larrère, L’écoféminisme en paroles et en actes, 2022)
- La branche spirituelle de l’écoféminisme dénigrée
En France particulièrement, la dimension spirituelle est vue comme une contradiction entre la volonté des femmes ne pas être assimilées à la nature (ou au domaine de l’affect) et l’envie de célébrer leur lien à l’environnement. Parfois considérée comme un obscurantisme et une absurdité, la tendance spirituelle peut donc être perçue comme un danger et écartée par d’autres courants écoféministes.
Mouvements et figures françaises de l’écoféminisme
- Les Engraineuses : collectif dédié aux femmes qui ont pour ambition de s’épanouir, d’apprendre et de créer afin de mettre en place plus d’équité dans notre société.
- Gang of Witches : espace de création, d’échange, de réflexion et d’initiation, d’où surgissent des propositions singulières, fertiles, puissantes, engagée.
- Mauvaises Herbes : newsletter d’un collectif de femmes, pour échanger et partager des ressources cherchant à interroger les croisements entre genres et écologies.
- Des Bombes atomiques : collectif féministe antinucléaire.
- She’lter – Terres à elles : association de partage de savoirs et d’actions collectives écologiques et artistiques, en mixité choisie pour l’émancipation des personnes de genre minorisé.
- Personnalités politiques françaises qui se réclament de l’écoféminisme (Socialter n°47, 2021, p.21-22) : Delphine Batho (Génération Ecologie), Sandrine Rousseau (Europe Ecologie Les Verts), Ségolène Royal, Audrey Pulvar (Adjointe à la Mairie de Paris, Conseillère Régionale).
Les livres incontournables
Êtes vous
écoféministe ?
Socialter n°47, 2021
Reclaim
Emilie Hache
Cambourakis, 2016
Rêver l’obscur
Starhawk
Cambourakis, 2015
Ecoféminisme
V. Shiva, Maria Mies
L’Harmattan, 1999
WOMEN’S LANDS
Françoise Flamant
Éditions iXe, 2015
Le Féminisme ou…
F. d’Eaubonne
Paru en 1974
Quel monde…
Starhawk
Cambourakis, 2019
La politique…
Carol J. Adams
Âge d’homme, 2016
Faiminisme…
Nora Bouazzouni
Nouriturfu, 2017
Faire partie du…
Ouvrage collectif
Éditions du Remue-Ménage, 2017
Pratiques…
Monique Dental
La Découverte, 2019
Être écoféministe
J. Burgart Goutal
L’Echappée, 2021
Les vidéos à voir absolument
Féminisme et écologie : même combat ?
Université Sorbonne Paris Cité – Novembre 2021
Écologie: « Il faut produire de nouveaux imaginaires »
Médiapart – Août 2014
Écoféminisme #1 : Défendre nos territoires | Un podcast à soi (21)
ARTE Radio Podcast – Novembre 2019
Écoféminisme #2 : Retrouver la terre | Un podcast à soi (22) – ARTE Radio Podcast
ARTE Radio Podcast – Décembre 2019
Le patriarcat contre la planète
Les couilles sur la table – Juillet 2020
L’écoféminisme pour changer le monde ? 🎤 Lauren Bastide
La REcyclerie – Décembre 2022
Sources
- L’écoféminisme en paroles et en actes – Catherine Larrère, Dans Communications 2022/1 (n° 110), pages 139 à 152, Éditions Le Seuil, 2022
- Françoise d’Eaubonne en son temps – Caroline Lejeune Dans Naissance de l’écoféminisme (2021), pages 9 à 24
- Le temps de l’écoféminisme – Françoise D’Eaubonne Dans Naissance de l’écoféminisme (2021), pages 23 à 52
- La vie ou la mort ! – Caroline Lejeune Dans Naissance de l’écoféminisme (2021), pages 53 à 83
- L’écoféminisme : féminisme écologique ou écologie féministe ? – Catherine Larrère, Tracés. Revue de Sciences humaines (2012), pages 105 à 121
- La nature a-t-elle un genre ? Variétés d’écoféminisme – Catherine Larère dans Cahiers du Genre, vol. 59, no. 2, 2015, pp. 103-125.
- Êtes-vous écoféministe ? – Socialter n°47, 2021, p.21-22
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