Fiche Pédagogique

Monnaie/Argent

par Jeanne Sorin

Monnaie / Argent

 

Unité de compte, réserve de valeur et intermédiaire des échanges, la monnaie a principalement trois fonctions.
Une monnaie se caractérise par la confiance qu’ont ses utilisateurs dans la persistance de sa valeur et de sa capacité à servir de moyen d’échange. Elle a donc des dimensions sociales, politiques, psychologiques, juridiques et économiques.
La monnaie a pris au cours de l’histoire les formes les plus diverses : bœuf, sel, nacre, ambre, métal, papier, coquillages, etc. Après une très longue période où l’or et l’argent (ainsi que divers métaux) en ont été les supports privilégiés (la valeur d’une pièce était alors définie par celle du métal utilisé et de son poids), la monnaie est aujourd’hui principalement dématérialisée : les espèces, ou monnaie fiduciaire, ne constituent plus qu’une petite partie de la masse monétaire (5 à 10% environ).

Nom associé, à l’origine, à la monnaie constituée de ce métal, l’argent est devenu par la suite synonyme de la monnaie sous toutes ses formes modernes.

Plan de la Fiche

  • Qu’est-ce que la monnaie ?
  • Évolution de la monnaie dans le temps
  • L’indexation sur l’or puis sur le dollar
  • Rôle des banques
  • Un système bancaire qui évolue 
  • D’autres monnaies et moyens d’échanges
  • Les livres incontournables
  • Les sources de cette fiche

Qu’est-ce que la monnaie ?

La monnaie remplit trois fonctions :  

  • Compter : C’est une unité de mesure de la valeur des biens et services dans l’économie. C’est une référence adoptée pour exprimer les prix et enregistrer les dettes ;  
  • Payer : C’est un intermédiaire des échanges. La monnaie est un moyen de paiement ayant une valeur fiable et reconnue par toutes et tous. Elle simplifie les transactions, en évitant aux agent·es économiques de devoir chercher continuellement une personne avec qui faire du troc ;  
  • Stocker : C’est aussi une réserve de valeur. Elle peut être conservée et garder sa valeur. 

Il est important que l’ensemble des utilisateurs et utilisatrices d’une monnaie aient une totale confiance dans sa valeur et dans le fait qu’elle soit capable d’être le moyen d’échange. 

Métallique, fiduciaire ou scripturale… évolution de la monnaie dans le temps

La monnaie est née d’un besoin de faciliter les échanges économiques. Depuis les temps préhistoriques, les humains trouvaient divers moyens d’échanger leurs biens et services. Il pouvait s’agir de matières naturelles (pierres précieuses, sel, lingots de métal), de produits agricoles, d’élevage ou de cueillette, de produits artisanaux, ou d’êtres humains (esclavage). Selon les différents endroits du monde, l’usage de monnaie primitive n’était pas la même. En effet, les ressources que chaque peuple possédait étaient différentes. Le problème majeur du troc est que les échanges devaient se faire rapidement pour ne pas risquer d’altérer les denrées alimentaires. Le problème de stockage pouvait également se poser.  

Il semblerait que le grain d’orge fut l’une des premières monnaies associées à une valeur. Cette monnaie serait apparue en Sumer (région située entre l’Arabie Saoudite et l’Irak), environ 3 000 ans avant notre ère. Cette monnaie avait une valeur intrinsèque et son avantage est qu’elle pouvait se consommer. Néanmoins, le transport et les lieux de stockage ont aussi rapidement posé problème. 

La monnaie métallique fut une invention révolutionnaire qui facilita beaucoup les échanges économiques. Le métal, recherché par beaucoup de peuple, avait donc une valeur intrinsèque. Ses qualités étaient nombreuses : incorruptible, homogène, malléable (divisible et pouvant porter une empreinte) et suffisamment rare pour avoir de la valeur. Jusqu’au XIXe siècle, toutes les monnaies étaient définies à la fois par rapport à l’or et par rapport à l’argent.  

C’est plus tard que la monnaie fiduciaire apparait. Selon le dictionnaire « Le Robert », la définition de fiduciaire est la suivante « Se dit de valeurs fictives, fondées sur la confiance à la personne qui les émet ». Il s’agit de l’ensemble des pièces et billets valides, qui sont mis en circulation au sein d’un territoire. Le billet de banque est apparu en Europe au XVIIIème siècle. Il a constitué une innovation financière majeure. Il permettait de payer d’importants montants avec confiance et sans avoir à transporter de lourdes et volumineuses quantités de pièces en argent ou en or.  

 

Le dollar, est aujourd’hui la principale monnaie fiduciaire de notre monde moderne. Elle est basée sur la confiance qu’on lui porte. La monnaie fiduciaire recouvre deux catégories de monnaie. La première catégorie, appelée monnaie divisionnaire, comporte les pièces, et la seconde catégorie, appelée monnaie financière, comporte les billets. La monnaie fiduciaire comprend donc les monnaies physiques, pièces et billets, qui circulent par le biais des distributeurs de billets et par le biais d’opérations commerciales.  

 

Le chèque est apparu en France en 1865.
C’est plus tard qu’est créée la monnaie scripturale. Il s’agit de l’ensemble des écritures sur les comptes bancaires, circulant grâce à des moyens de paiement scripturaux, comme la carte bancaire, le chèque ou un virement. En 1951, est créée la première carte en carton et 1957 la première carte en plastique. Ce n’est qu’en 1974 qu’a été créée la carte à puce. Les banques s’équipent donc de distributeurs automatiques de billets. La monnaie scripturale – dématérialisée – représente aujourd’hui entre 90 et 95% de la monnaie en circulation. Le paiement sans contact a été intégré aux cartes bancaires en 2012.  

L’indexation sur l’or puis sur le dollar

À partir de 1870, les principales monnaies sont convertibles en or, à un prix fixe auprès de la Banque centrale qui émet la monnaie. Pour garantir cette conversion, la Banque centrale doit posséder des réserves en or. Chaque monnaie a une parité fixe par rapport à l’or, et donc les taux de change entre les monnaies sont stables. Néanmoins, de cette stabilité monétaire s’en est suivie une grande instabilité des prix, de la production et de l’emploi.

En juillet 1944, les accords de Bretton Woods créent un système d’étalon change-or dans lequel le dollar des États-Unis a le rôle de devise pivot. À ce moment-là, chaque pays signataire déclare la parité de sa monnaie en or ou en dollar. Le dollar lui-même est déterminé par une parité fixe avec l’or (35 Dollars pour une once d’or fin ; 1 once = 31,1034768 g). Les banques centrales doivent défendre la parité de leur monnaie avec une marge de fluctuation autorisée de + ou – 1 % par rapport au dollar.

En 1971, les États-Unis ont eu besoin de grosses sommes d’argent pour deux raisons : la guerre du Vietnam et le programme spatial. Comme il n’était pas possible d’imprimer de la monnaie si elle était convertible en or, ils ont laissé l’or derrière eux. Et c’est la raison pour laquelle l’inflation est devenue plus forte. C’est ainsi qu’un régime de taux de change flottants se met en place. Ensuite, beaucoup de pays ayant une bonne économie, ainsi que des pays émergents, adoptent des régimes de change flottants.

Le rôle des banques 

Les banques, parfois appelées « établissements bancaires » ou «établissements de crédit », sont des entreprises ayant pour fonction de recevoir des fonds (les dépôts), de collecter l’épargne, de fournir et de gérer les moyens de paiement (billets de banque, chèques, carte de paiement…) et d’accorder des prêts (opérations de crédit). Les particuliers et les petites entreprises s’adressent généralement aux « banques de détail ». Il s’agit des banques commerciales ou des banques à statut mutualiste

Certaines banques peuvent aussi réaliser des services d’investissement, et sont appelées tout naturellement banques d’investissement.

Il existe aussi la banque postale, filiale à 100 % du groupe la Poste. Elle a été créée pour transformer les anciens services financiers de la poste en banque.  

Par ailleurs, la Banque Centrale Européenne (BCE), et la Banque de France (faisant partie du système Européen des banques centrales), ont pour rôle de réglementer et de superviser les opérations des différentes banques, notamment les relations interbancaires. Leur rôle est aussi de veiller à la stabilité des prix, à la stabilité financière et à la solvabilité des banques à l’égard des déposant·es. 

L’évolution du système bancaire et la création d’argent

 D’où vient la monnaie ? Comment est créé l’argent ?

Chaque pays a une banque centrale qui est l’institution publique chargée de veiller sur la monnaie. Elle fabrique la monnaie et joue le rôle de banque des banques. Toutes les banques commerciales ont un compte à la banque centrale afin notamment de réaliser des transactions avec celle-ci ou entre elles. L’argent disponible sur ces comptes et les billets constituent la monnaie de banque centrale.
Quant à l’argent qui se trouve sur les comptes des clients des banques commerciales, il constitue la monnaie commerciale. Celle-ci est créée par ces banques commerciales quand, dans le respect de certaines règles, elles accordent des crédits à leurs clients et mettent la somme correspondante à disposition sur leurs comptes. La monnaie commerciale est garantie par les banques commerciales. Celles-ci s’engagent à ce que les sommes déposées par les clients restent disponibles pour ceux-ci, même en cas de faillite. Un fonds de garantie permet alors aux clients de retrouver leur argent dans les limites d’un plafond.

L’argent n’a pas donc besoin d’exister au préalable sur un compte bancaire. Quand ce fonctionnement a été mis en place cela semblait être une bonne idée. En effet, au XVIIIe siècle, il était utile voire nécessaire, de disposer rapidement de capitaux pour construire des usines ou des voies ferrées. C’était la base de la croissance moderne : avoir la possibilité de demander de l’argent à crédit sans devoir le gagner ou l’économiser au préalable. Les banques coopératives sont nées pour financer le secteur agricole, les caisses d’épargne sont nées pour financer les petites entreprises et les banques commerciales ont été créées pour soutenir l’industrie. Le système bancaire a commencé à devenir bancal quand les banques commerciales ont voulu faire plus de profit et qu’elles se sont lancées dans la spéculation financière et boursière au lieu de rester des établissements de crédit. Ces banques cumulent donc une activité classique de « détail » (dépôt, épargne et crédit) et une activité « d’investissement ». Si elles ont ainsi considérablement augmenté leurs profits, elles ont par la même occasion accru leur vulnérabilité lorsque survient un krach financier. De par leur taille, leur valorisation et le montant des actifs qu’elles gèrent, certaines d’entre elles sont aujourd’hui qualifiées de banques systémiques et font l’objet d’une surveillance particulière par les marchés financiers car la faillite de l’une d’entre elles peut entraîner une contagion financière importante et provoquer une grave crise économique. L’idée largement répandue qui voulait que certaines banques étaient trop grosses pour tomber – « to big to fail » – a été sérieusement égratignée lors de la chute de Lehman Brothers à l’occasion de la crise de financière mondiale de 2008. Parmi ces 30 banques systémiques figurent les principaux établissements bancaires français : BNP-Paribas, BPCE, le Crédit Agricole et la Société Générale.

Jusque dans les années 1980, la plupart des États imposaient des directives aux banques quant à la création d’argent. Ils restreignaient les crédits accordés à certains secteurs, où seules les banques sous tutelle les accordaient. C’est dans les années 1980 que l’économie mondiale s’est complètement transformée. Les autorités publiques ont changé les règles et chaque pays a souhaité avoir de l’avance dans la liberté de son marché financier. Cela avait pour but de favoriser les profits des entreprises et donc les investissements et la croissance. Il y a eu une concurrence « malsaine » pour proposer le marché financier le plus libre possible. Les agrégats monétaires montrent que l’argent créé bénéficie à celles et ceux qui en possèdent déjà et non à celles et ceux qui travaillent pour toucher leur salaire. Les inégalités entre pauvres et riches se sont petit à petit creusées avec les employé·e·s, ouvrier·ère·s, chômeur·euse·s d’un côté, les actionnaires et grandes sociétés de l’autre. 

Avons-nous encore besoin des banques ? | 42, la réponse à presque tout
Arte – juillet 2022

D’autres monnaies et moyens d’échanges

Les cryptomonnaies

Selon l’Autorité des marchés financiers (AMF), une cryptomonnaie ou crypto-actif représente « des actifs numériques virtuels qui reposent sur la technologie de lablockchain (chaine de bloc) à travers un registre décentralisé et un protocole informatique crypté ». Les crypto-actifs désignent donc des actifs numériques stockés sur un support électronique qui permettent à une communauté d’utilisateur·ice·s les acceptant en paiement, d’accomplir des transactions, sans se servir de la monnaie légale.  

Pour fonctionner, certaines cryptomonnaies comme le Bitcoin utilisent la technologie « blockchain ». Celle-ci permet de garantir la trace d’un ensemble de transactions, de manière décentralisée, sécurisée et transparente. Néanmoins, il est important de noter que toutes les cryptomonnaies n’utilisent pas la blockchain et ne sont donc pas décentralisées. Aujourd’hui il existe un grand nombre de cryptomonnaies. Certaines sont créées par une communauté d’internautes à partir d’un algorithme, générant des « jetons » (tokens en anglais), qui sont par la suite attribués à chaque internaute en récompense de sa participation.  

Le Bitcoin a été la première cryptomonnaie à voir le jour. Un certain Satoshi Nakamoto (pseudonyme utilisé par une personne ou groupe de personne), a créé le Bitcoin en 2008. C’est plus précisément cette année-là qu’« il » met en ligne un livre blanc décrivant le fonctionnement du système d’échange numérique appuyé sur la technologie blockchain. Dans ce livre blanc, il propose de redonner le contrôle de leur argent aux citoyen·ne·s grâce au Bitcoin, qui serait une alternative décentralisée aux systèmes financiers et monétaires traditionnels. Ce qui différencie ce système de paiement des autres, c’est qu’il est transparent, fiable et viable grâce à la blockchain, qui permet de résoudre le problème de la double dépense. En effet, la technologie de la blockchain permet de vérifier chaque transaction et d’éviter la duplication d’une même unité de valeur, grâce au minage. Cette solution de paiement électronique fonctionne donc de manière décentralisée, sans l’intermédiaire d’une autorité centrale (banque ou gouvernement).  

Bitcoin est issu d’un mouvement cypherpunk prônant la protection de la vie privée sur internet et la liberté des individus, ce qui n’est pas nécessairement le cas des autres cryptos qui ont vu le jour par la suite. 

 

Les cryptomonnaies peuvent présenter des points négatifs : 

  • le cours des cryptomonnaies est volatil et il peut exposer celles et ceux qui en achètent à perdre des sommes d’argent importantes. 
  • Certaines personnes les utilisent pour participer à des activités illégales (puisque les activités sont non traçables). 
  • Dans le monde des cryptomonnaies, le piratage et l’hameçonnage sont très courant. Il est très aisé de se faire voler ses actifs par des personnes malveillantes (si vous ne connaissez pas les règles d’or pour protéger vos actifs).  

Le mystère Satoshi : enquête sur l’inventeur du bitcoin
Arte – novembre 2021

La Ğ1 (La june)

D’autres monnaies électroniques existent. La Ğ1 (la « June ») est une monnaie électronique qui est apparue en 2017. La Ğ1 est une monnaie libre qui tire son origine d’un livre de Stéphane Laborde : La théorie relative de la monnaie (TRM). Dans son livre l’auteur explique les « règles » de création monétaire qu’il faudrait adopter afin que la création de monnaie soit partagée plus équitablement entre les êtres humains. La Ğ1 est la première monnaie libre conçue et développée sur une blockchain sobre. Elle est numérique et non matérielle et donc pour le moment, échangeable seulement en ligne. Néanmoins, il semble qu’un projet de Ğ-Billets soit en cours de développement. La Ğ1 est générée sous forme de Dividende Universel (ce qui s’apparente à un revenu universel). Cette part de monnaie est versée tous les jours sur le compte des membres vérifié·e·s. Cette somme versée est la même pour toutes et tous. Afin de pouvoir recevoir cette somme, il faut que cinq personnes vous « certifient » pour intégrer la « Toile de confiance ». D’autres règles existent pour rendre cette Toile de confiance plus fiable. Il faut notamment refaire son compte tous les deux ans et donc se refaire certifier par cinq personnes. Il faut également se faire certifier dans un délai de deux mois. Les Ğ1 permettent d’être rémunéré, d’acheter, de vendre des objets ou services. Il est aujourd’hui possible d’utiliser la Ğ1 sur gchange.fr, gannonce.duniter.org, les Ğmarchés, et d’échanger directement entre utilisateur·rice·s de la monnaie libre. Cette monnaie a pour but de rendre le modèle économique plus juste et durable.  

 Le Média présente la monnaie libre Ğ1 (JT du 25 janvier)
Libre lois – janvier 2018

  Conférence sur la Monnaie Libre Ğ1 – Toulouse (Martin) le 02 mars 2019
Monnaie Libre Occitanie – mars 2019

Les monnaies locales et complémentaires

Une monnaie locale est une monnaie complémentaire de la monnaie officielle. Elle peut être aussi bien matérielle que virtuelle, et ne peut pas être utilisée à échelle nationale. En effet, une monnaie locale est utilisée sur un territoire restreint et ne peut être utilisée qu’au niveau de villes ou de régions. Par ailleurs, elle ne concerne que quelques biens et services. Elle est généralement mise en place par une association ou des collectivités.  

Les monnaies locales ont pour but de soutenir une transition écologique et sociale, en favorisant les circuits-courts, le lien social, ainsi que la définanciarisation de l’économie. Les monnaies locales ont aussi pour objectif d’encourager une réappropriation citoyenne de la monnaie.  Une monnaie locale sert généralement à développer l’économie locale en facilitant le commerce et la production de proximité. Elle permet de souder une communauté autour d’un projet commun. Elle peut également servir à développer des projets solidaires. Il n’est pas possible d’utiliser une monnaie locale dans un supermarché, ni de la déposer sur un compte en banque.  

Pour en obtenir, il faut adhérer à une association porteuse d’un projet de monnaie locale. Ce type d’association peut vous donner accès à une liste de commerces acceptant de payer en monnaie locale. Le but de créer ce type de monnaie n’est pas de concurrencer la monnaie nationale, mais de créer une monnaie complémentaire pouvant pallier les déficiences du système monétaire actuel

Ce que peut apporter une monnai locale à son territoire

Source de l’image : cliquez ici

Exemples de monnaies locales et complémentaires en France

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Les SEL (Systèmes d’Echanges Locaux)

En France, un SEL (Système d’Échange Local) est un système d’échange de biens ou de services au sein d’un groupe fermé, souvent formé en association de type 1901. Les SEL sont des associations locales où les membres échangent des biens et/ou des services, selon une unité propre à chaque groupe. L’objectif d’un SEL est d’avoir accès à des échanges égalitaires et de créer du lien

La monnaie des SEL est limitée à l’échange et elle ne permet pas d’épargner. Ne se pose donc pas la question des taux d’intérêt ni de la spéculation. L’objectif d’un SEL est de créer et développer une économie solidaire et locale. Chaque membre peut profiter de biens et des services, et également en offrir. Faire partie d’un SEL aide à tisser du lien et à sortir de l’isolement. Cela permet aussi de de bénéficier d’un réseau d’entraide et de se reconnecter à sa créativité.  

   Tutothèque – Système d’échange local
Bibliothèque Municipale Vevey -février 2022

Le JEU (Jardin d’Échange Universel)

Le JEU (Jardin d’Échange Universel) est un moyen simple d’échanger des biens et des services entre personnes, grâce aux points JEU. Les biens et services peuvent être : des légumes du jardin, des massages, du soutien scolaire, des cours de cuisine, etc. Le JEU ne dépend d’aucun système ni d’aucune structure. Comment fonctionne-t-il ? Deux personnes se mettent d’accord sur la valeur d’un bien ou d’un service à échanger, puis elles l’inscrivent dans leur carnet : 1 point = 1 minute donc 60 points = 1h. 

Le JEU est centré sur l’être humain souverain. Il a pour but de favoriser les échanges justes, locaux et solidaires. Il a aussi pour objectif de transformer le travail en plaisir. C’est un bon outil d’évolution, qui permet de repenser notre rapport à l’argent. Il s’agit d’un outil de responsabilité individuelle car il n’y a ni assurance, ni garanti.  

Les JEUeur·se·s se rassemblent pour créer et gérer leur monnaie. Les rencontres mensuelles des groupes JEU locaux, les listes d’offres et de demandes, ainsi que les carnets de transaction, favorisent les échanges de biens, de services et d’informations. Cela facilite la création de liens et cela fait émerger et converger des projets, dans la confiance et la responsabilité. 

Il existe donc une multitude d’alternatives pour évoluer en marge ou en parallèle du système monétaire traditionnel défaillant. Il peut sembler difficile de l’écarter totalement, mais certaines cryptomonnaies, des monnaies locales, et d’autres systèmes d’échanges, semblent apporter de nouvelles perspectives et redonner du pouvoir aux citoyen·ne·s

Les livres incontournables


Théorie Relative de la Monnaie
Stéphane Laborde
2015


Monnaies locales complémentaires…
Philippe Derudder
Yves Michel – 2017


Monnaies régionales, De nouvelles voies…
Bernard Lietaer, Margrit Kennedy
Editions Charles Léopold Mayer – 2008

Sources

Pour aller plus loin…

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