Nous ne sommes pas seul·e·s.

Dans ce monde, dans cette ville, sur cette place, nous ne sommes pas seul·e·s en tant qu’humains. Regardons, ouvrons nos yeux sur le monde, écoutons, soyons attentif, nous ne sommes pas seul·es.

Ici, à mes pieds, je l’ai vu la dernière fois, les fourmis ont leurs fourmilières. Autour de nous, vous voyez, sous les dalles de béton, des arbres prennent racine. Ils respirent, apportent de l’oxygène à l’atmosphère, amènent de l’eau dans les nuages. Tout à l’heure, au dessus de notre tête, des martinets virevoltaient dans les airs. Exerçons toute sorte d’acrobatie. Ce sont des oiseaux migrateurs. Peut-être, si nous tendons les oreilles pourrons-nous encore les entendre ? Ce cris tout le monde l’a déjà entendu, mais bien souvent, le considérant comme un simple bruit de fond. Savez-vous que ces oiseaux ne se posent jamais, sauf en période de nidification ? Ils passent leurs vies dans les airs. Savez vous que leur jeunes, de leur nids, se condamnent en sautant du dessous des toits à cause des canicules de plus en plus présentes ? En août, poussés par la migration, les martinets repartiront vers le sud, guidés par leur mystérieuse boussole dont nous ne connaissons pas tous les secrets.

Observer, contempler le vivant qui nous entoure, s’en émerveiller, c’est apporter à chaque instant, une attention aux espèces. Et ce faisant, comprendre que nous ne sommes pas seul·es, à habiter le monde. Il suffit de quelques instants de contemplation pour s’apercevoir à quel point ce monde est riche de diversité.

.

Ici, la Moselle nous cerne. Cette rivière, après s’être nourrie de pesticides, de polluants en tout genre, finit sa course dans la mer du Nord. L’océan, 50 pour cent de l’oxygène que nous respirons provient des océans, c’est le phytoplancton qui la produit. Du phytoplancton à l’arbre, en passant par le champignon, la bactérie et l’insecte, toutes ces espèces nous font vivre, elles sont les garantes de notre existence.

Ce vivant n’est pas extérieur à nous, l’humain fait partie de cette grande communauté d’espèces. Et il y a 3,8 milliards d’années, nous n’en étions qu’une. Mais culturellement, politiquement aussi, nous l’oublions.

Il est temps, plus que jamais temps de respecter ce grand tout. Et de comprendre, qu’un système qui exploite l’humain est un système qui détruit le reste du vivant. Tout comme un système qui détruit et exploite le vivant est un système qui détruit l’humain. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous marchons aussi pour la justice sociale. C’est pourquoi, cette marche regroupe toutes nos luttes, qu’elles soient liées à des enjeux écologistes, sociaux, féministes, naturalistes, antiracistes.

Nous devons donc combattre un système destructeur, capitaliste, disons-le. Et peu importe d’où nous venons, voilà ce qui nous rassemble aujourd’hui. Nous sommes toutes et tous opposé·es à ce système, à cette société, qui détruit la vie, qui nous malmène, qui transforme les forêts en usine, les campagnes en désert, les océans en poubelle, les gens en consommateurs, qui dérègle le climat, qui nous empoisonne. Il faut rompre ! Rompre pour le vivant, rompre contre la destruction. Nous sommes la rupture, nous sommes la révolte, nous sommes le changement, nous sommes le vivant qui se défend !

.

Dans cette lutte, la politique a un grand rôle à jouer. Car ce changement que nous voulons, est aussi politique. Chaque décision doit être prise en prenant en considération le vivant, les écosystèmes. Par la porte de la politique, nous pouvons changer les grandes priorités : reformer le modèle agricole, réduire nos émissions de gaz à effet de serre, lutter contre les pesticides, lutter contre la déforestation importée, taper le point sur la table face au lobbying destructeur. Bref s’attacher à accorder une attention politique au vivant.

Tout ce que n’a pas fait le gouvernement d’Emmanuel Macron ces 5 dernières années, et qu’il ne fera sans doute pas dans les années qui viennent, car la même politique, la même vision désastreuse du monde les anime. L’écologie macroniste, ça n’existe pas !

C’est pourquoi nous ne voulons pas laisser les pleins pouvoir à cette politique destructrice encore 5 ans de plus. Alors, lors des élections législatives, emparons nous des bulletins de vote qui amèneront à l’assemblée des député·e·s, allié·e·s du vivant. Il nous faut, il faut pour le vivant, une majorité d’élu·e·s, une coalition de député·e·s uni·e·s, pour porter la voix de la planification écologique et de la justice sociale. Nous ne pouvons laisser passer cette occasion. Le 12 et 19 juin, des allié·e·s à l’assemblée ! Nous voulons des allié·e·s du vivant à l’assemblée ! C’est une nécessité !

Il y a un grand paradoxe dans notre société, depuis que la vie existe, elle n’a pas cessé de se diversifier, de chercher l’abondance et la complexité. Pourtant notre société, qui est constitué d’humains, donc de vivant, produit un effondrement de la diversité des espèces et des interactions qu’elles entretiennent. Un paradoxe. Peut être faut-il alors, à l’image du vivant, avoir l’obsession de la diversité, de la diversité partout. L’obsession d’aller vers toujours plus de vie. Cela doit nous attirer, nous faire vibrer, plus encore, nous guider. Luttons contre, contre un système de valeur. Un système tout court d’ailleurs. Mais luttons avant tout pour, pour le vivant. Préférons le bord de trottoir quand il est vert, l’arbre quand il accueille du lierre, le champ quand il est cerné de haies, la ville quand elle est riche de diversité, la société quand elle est riche de sens. Prendre le chemin du vivant, de la diversité qu’il recherche éperdument, c’est de fait, renoncer à celui de la destruction.

Voilà qui, entre autre, doit nous motiver à entreprendre le changement.

Et à toutes celles et ceux qui nous dirons que ce changement peut se faire sans rupture, disons leur que le vivant, dans son essence même, est incompatible avec le capitalisme, le libéralisme, car il n’est pas une entreprise, il n’est pas une propriété, un stock, un produit à rentabiliser, ni même un patrimoine ou une carte postale. Non. il est complexe, diversifié, mouvant, riche, bref vivant.

À l’image du saule qui repousse après avoir été rongé par un castor, à l’image du castor qui reprend possession de la Moselle après son extermination, à l’image des écosystèmes qui rejaillissent de diversité dès lors que l’on cesse notre emprise sur eux, que l’on cesse de les écraser, soyons nous même résilient·es. Rendons notre société résiliente. Résiliente face aux grandes crises inéluctables.

À l’image de toutes celles et ceux qui luttent à travers le monde, soyons nous-mêmes résistant·e·s. Résistons contre la destruction, résistons contre les oppressions, résistons pour les dominé·e·s, les exploité·e·s, les écrasé·e·s, résistons pour les espèces, résistons pour l’humanité, résistons pour les générations futures, résistons pour le vivant ! RÉSISTANCE !

. .

Discours du 4 juin 2022 pour la marche pour le Vivant (juste avant les législatives, d’où la partie écrite en gris).

.

Crédit Photos : collection personnelle de Victor Noël

 

Cet espace est le vôtre.

 

Vous souhaitez raconter comment s’est passé votre déclic, partager une anecdote liée à votre prise de conscience, exprimer une émotion ressentie par rapport à la gravité de la situation ou à l’inertie de la population, témoigner sur votre changement de vie, diffuser des conseils pratiques utiles sur l’autonomie alimentaire ou énergétique, pousser un coup de gueule, inviter d’autres personnes à découvrir l’un de vos coups de coeur, livrer le fruit de votre analyse ou de votre réflexion, proposer votre propre vision d’un avenir joyeux ou d’un futur plus sombre ?

Vous avez une vraie plume ou simplement envie d’écrire un texte, vous êtes photographe professionnel·le ou amateur·e, vous dessinez, peignez ou sculptez, vous êtes musicien·ne et vous avez composé un morceau, vous chantez ?
Nous accueillons ici tout type de contenus.

Vous êtes partant·e, mais vous n’osez pas le faire sur Facebook (ou ailleurs) de peur de provoquer des réactions agressives dans l’enfer des réseaux sociaux ?

Envoyez-nous votre contenu par mail et nous le publierons ici-même.
contribution@archipelduvivant.org

Bienvenue à toutes et tous !

 

 

Notre indépendance financière et politique est sacrée. Soutenez-nous sur Tipeee !

Impossible de mener à bien notre ambitieux projet sans vous, sans votre soutien.
En tant qu’ONG, L’Archipel du Vivant est une association à but non lucratif, au service du bien commun, qui ne relève ni de l’État, ni d’institutions locales ou internationales et dont la survie et le développement dépendent maintenant de vos dons, de vos tips.
Certaines de nos interventions sont rétribuées, mais cela ne nous permet pas de couvrir nos dépenses totales. Garante de notre indépendance, la somme récoltée grâce à cette page Tipeee nous permet d’héberger le site web, de défrayer les personnes engagées dans le projet (équipe, contributeurs·trices, prestataires…).
Pour continuer d’oeuvrer au service du Vivant et d’un monde nouveau, des initiatives alternatives et des personnes déjà engagées, tout comme des personnes qui cherchent à s’informer, s’immerger et s’investir grâce à notre site ressources et à notre espace Expression libre, votre aide est infiniment précieuse.
Notre objectif est de recueillir, grâce à vos tips mensuels de quoi rétribuer 3 à 4 personnes qui seraient totalement dédiées au dévoloppement de la résilience dans nos ambassades, lieux amis et biorégions en construction.
Chaque don – même d’un euro par mois (12 euros par an) – est utile.
Nous comptons sur vous. Un immense merci d’avance ! 😉