Réduire sa consommation d’énergie rapidement, avec des solutions simples à notre portée: c’est devenu une urgence suite à la crise qui s’est ouverte en 2022.
“Qui aurait pu prédire cette crise de l’énergie ?”
Réponse: tous les professionnels (sérieux) de l’énergie et toutes les personnes conscientes de notre impact planétaire, qui depuis plusieurs décennies, alertent sur le fait que le manque est inévitable, en raison principalement du gaspillage de ces ressources limitées dans nos sociétés d’hyperconsommation.
Visiblement, les alertes et la sensibilisation n’ont pas suffi à orienter nos gouvernements vers une anticipation sérieuse des problèmes actuels. Chacun à notre niveau, il est toujours possible de mettre en place toute une série de gestes de sobriété énergétique.
Cet article est une retranscription d’une conférence donnée à la médiathèque de Moirans en montagne le 19 novembre 2022. De nombreuses solutions sont déjà présentées dans les autres articles du Permagazine, mais cette synthèse a l’avantage de rassembler tout au même endroit. Bien sûr ce n’est pas complètement exhaustif, d’autres trucs et astuces existent et sont probablement efficaces !
(Les illustrations sont toutes reprises de l’article original de l’auteur sur Permagazine, NDLR)
Energie : état des lieux
- En 120 ans (1900–2020), la consommation d’énergie mondiale a été multipliée par 13.
- Compte-tenue de la démographie, la consommation par personne a été multipliée par 2,6.
- Mais dans le même temps l’efficacité des systèmes a aussi été multiplié par 2, 3 ou même plus (nos ampoules éclairent 5 fois plus avec un Wh, nos moteurs développent deux fois plus d’énergie mécanique pour un litre d’essence, nos murs ont des déperditions thermiques divisées par 10…)
- L’énergie est aujourd’hui de plus en plus chère, car la consommation mondiale surpasse nos ressources pérennes.
Nous pourrions diviser par quatre ces consommations, sans incidence sur notre confort, mais en changeant nos habitudes.
Quels sont les différents usages de l’énergie pour les particuliers, du plus énergivore au moins énergivore?
1) Transport
2) Chauffage
3) Eau chaude sanitaire
4) Froid (frigo/congélateur)
5) Cuisson
6) Électroménager, hifi, informatique…
7) Éclairage
La stratégie générale est de réduire le besoin, avant d’agir sur les appareils ou les systèmes, en agissant d’abord sur les usages les plus importants (transport et chauffage), et en second temps sur les autres (eau chaude etc.).
Nous allons donc commencer par chercher des solutions d’économie pour les deux usages les plus énergivores !
Le transport
1) UN MODE DE TRANSPORT LEGER
Contrairement à ce que les gouvernements tentent de nous faire avaler, le type d’énergie utilisé dans notre véhicule a peu d’incidence sur la consommation énergétique globale: rouler à l’électricité n’est pas plus économe en énergie que rouler au pétrole.
Une fois la voiture payée, le coût au kilomètre en électrique peut paraître en effet plus faible, mais c’est essentiellement dû au fait que le pétrole pour les véhicules est plus taxé que l’électricité (TIPP). Et puis la voiture électrique est beaucoup plus chère, et donc ce n’est rentable économiquement qu’à partir d’un grand nombre de kilomètres parcourus.
Ceci est en opposition avec le conseil de base pour économiser l’énergie, qui est de “laisser la voiture au garage”.
Et en réalité, c’est le poids du véhicule qui a beaucoup d’impact sur la consommation d’énergie : donc il vaut mieux choisir le mode de transport le plus léger possible en fonction du besoin (distance et charge à transporter). On doit donc prioriser les modes de transport de la façon suivante:
- la marche
- le vélo classique
- les transport en commun
- scooter/mobylette/vélo électrique…
- co-voiturage
- la voiture légère/compacte
- la voiture plus grande, l’utilitaire (pour transporter plus de charges)
- le camion…
De la même façon, la polémique sur le diesel n’a que peu d’impact sur la problématique énergétique. Le moteur diesel génère en effet plus de particules fines, mais il est plus performant, énergétiquement parlant, que le moteur à essence. Et de toute façon, dans 100 litres de pétrole, on a 50 litres d’essence, 25 litres de diesel et 3 litres de GPL. Une fois ce pétrole extrait, on ne va pas jeter les 25 litres de diesel qu’il contient…
Il aurait mieux valu le laisser sous terre.
2) L’ECOCONDUITE
Et si on est obligé de prendre sa voiture ?
La vitesse et le type de conduite a alors beaucoup d’importance :
- réduire la vitesse de 130km/h à 110km/h : ~25 % d’énergie économisée.
- pratiquer l’éco-conduite : jusqu’à 20 % d’économies.
Les principes de l’éco-conduite :
- Avoir des pneus bien gonflés.
- Passer les rapports de vitesse tôt (rouler en léger sous-régime).
- Anticiper les évènements (croisements, virage, descente), et arrêter d’accélérer pour que la voiture ralentisse toute seule (ce qui économise aussi les freins).
- Profiter des descentes (éventuellement frein-moteur), comme à vélo.
- Ne pas surcharger la voiture.
- Arrêter la climatisation.
- Arrêter le moteur à la boulangerie…
Et si jamais vous devez racheter un véhicule, essayez de trouver le modèle le plus léger du marché !
Chaque achat de véhicule neuf a un aussi un coût énergétique important et même si le nouveau véhicule est plus économe que l’ancien, il faudra sûrement plus de 50.000 kilomètres avant de compenser l’énergie grise ayant servi à sa fabrication. Ceci est encore plus critique pour les grosses voitures électriques, car les batteries consomment énormément de ressources (matériaux et énergie) lors de leur fabrication.
(Notre confrère Cyrus Farhangi recommande d’aller vérifier certaines informations concernant l’automobile électrique sur ce site NDLR)
Le chauffage
Notions de confort thermique
Il y a aussi dans ce domaine une contre-vérité à balayer: un logement avec une température homogène, en permanence à 20°C n’est pas forcément confortable.
Car contrairement à ce qu’on peut penser, les disparités de températures dans un logement sont sources de confort :
- Les frileux vont vers le chaud.
- Les réchauffés et les actifs vont vers le frais.
- On peut migrer dans le logement selon la saison (dormir dans la chambre du sous-sol en été, dans la mezzanine en hiver…).
- On a plus de confort si la chambre est fraîche, car notre température corporelle diminue en cours de nuit (moins de pertes thermiques).
De plus, le confort ne dépend pas uniquement de la température d’air :
- Si les parois qui nous environnent sont froides, on a besoin d’une température plus haute.
- Si le chauffage est radiatif (poêle…), on s’accommode aussi d’une température plus basse.
Conclusion: viser absolument une température d’air de 20°C (par exemple) dans toutes les pièces toute la journée est inutile pour notre confort thermique.
3) REDUIRE LE VOLUME CHAUFFE
La première chose à envisager est de réduire au maximum le volume chauffé, en ayant une ou deux pièces de vie chaude (pour les frileux et lorsqu’on est inactif) :
- Si certaines pièces de votre habitation ne sont pas utilisées (chambres d’amis, couloirs…), fermer les portes et baisser fortement le chauffage dans ces zones (hors-gel).
- Si possible, créer un espace tampon sans chauffage au nord de l’habitation (cave, garage, cellier), en s’inspirant du bioclimatisme (dessin ci-dessous). Les pièces de vie sont du côté le mieux exposé.
- Globalement, baisser d’un degré la température de chauffage peut permettre une réduction de 7 % des dépenses énergétiques pour un logement moyennement isolé.
- Surtout ne pas chauffer les espaces non isolés et soumis aux courants d’air, comme les vérandas, les garages… même un convecteur “au minimum” fonctionnerait en permanence sans pouvoir vaincre les déperditions thermiques.
Si vous avez dans le logement des zones froides sans séparation (sans porte), n’hésitez pas à mettre des rideaux épais entre ces zones et les zones chauffées, ceci réduira les déperditions thermiques vers ces zones.
4) ETRE ETANCHE A L’AIR ET MAITRISER LA VENTILATION
Ensuite, il convient de réduire les entrées d’air parasites, tout en ventilant convenablement :
- Un « Boudin » sous la porte d’entrée, la réparation des joints d’ouvrants, le bouchage (et l’isolation) des trous dans les murs…
- Vérifier sa trappe de combles : elle doit être isolée et avoir un joint d’étanchéité.
- Idem pour les portes intérieures (vers garage, cave, grenier) : isolées et avec joint d’étanchéité.
- Mais il ne faut pas boucher les entrées d’air sur les fenêtres des pièces sèches, car elle permettent d’éliminer l’humidité et de garder un air sain. Rappelons également qu’un air sec est plus facile à chauffer qu’un air humide.
- Enfin, une ventilation hygroréglable fait économiser 5 à 10 % d’énergie par rapport à une ventilation classique ou par ouverture de fenêtre, et c’est assez simple à installer si en remplacement d’une VMC classique.
NB: une VMC simple flux n’est pas fonctionnelle sans entrée d’air en pièces sèches (uniquement).
5) DES VOLETS SUR LES OUVRANTS MEDIOCRES
Si vous avez des simples vitrages, les déperditions thermiques sont importantes et le confort thermique est fortement dégradé près des ouvrants (paroi froide et courants d’air si les joints sont fichus).
Ensuite si vous avez des doubles-vitrages, ils peuvent être soit anciens et moyens, soit récent et perfomants.
Comment savoir si mes doubles-vitrage sont récents et performants ?
- ils sont performants seulement s’ils ont une couche à faible émissivité qui renvoie les infrarouges de chaleur
- On peut vérifier la présence de cette couche avec un briquet:
Lorsque vous approchez une flamme du double vitrage vous voyez quatre reflets dans le vitrage (une par face de vitre), si l’une d’entre elles est plus rouge ou rose que les autres, alors la faible émissité est bien présente. Conclusion, ce vitrage est récent et performant car il renvoie les infrarouges de chaleur dans le logement.
Le premier “truc” qui peut réduire la déperdition thermique d’un vitrage mauvais ou moyen, c’est un bon volet ou un rideau épais intégral.
Attention: un volet percé (ou à persienne) ou métallique n’est pas efficace thermiquement.
De même, un volet roulant dont le coffre intérieur n’est pas isolé ou comporte des entrées d’air parasites est contre productif: les problèmes du coffre compensent les avantages du volet.
Le volet classique, en bois épais plein, est quant à lui efficace.
Mais son efficacité relative est surtout intéressante sur les mauvais ouvrants (voir tableau et graphique ci-dessous) :
- il divise par deux les déperditions thermiques d’un simple vitrage
- mais il ne réduit que de 16% celles d’un triple-vitrage.
6) UNE BONNE COMBUSTION DU BOIS
Depuis la région où j’écris (Franche-Comté), le bois-bûche est une énergie locale, peu chère, et très utilisée dans les maisons rurales. Le granulé de bois est aussi très utilisé, il est plus onéreux mais sa combustion est toujours très performante.
Les poêles et inserts à bois-bûche ont des avantages :
- C’est un chauffage radiatif efficace, même si la température de l’air est basse
- Il peut permettre d’autres usages de l’énergie: cuisiner, chauffer une bouillotte, de sécher des champignons…
Mais ils comportent un inconvénient majeur:
- Il sont non polluants seulement s’ils sont performants (rendement >70%) et si on les utilise à plein régime.
On doit donc éviter les bas régimes ou les passages de nuit, qui sont des situations ou le rendement de l’appareil s’effondre (en dessous de 40%)
Pour savoir si la combustion de son poêle est performante, l’idéal est d’aller voir depuis l’extérieur la fumée de la cheminée: elle doit être quasiment invisible (principalement de la vapeur d’eau et du dioxyde de carbone, tous les deux incolores, et peu de particules).
Donc dans l’idéal :
- On brûle du bois sec !
- On fait des grosses flambées (de préférence dans un petit poêle), puis on arrête l’appareil.
- La masse du poêle (briques…) ou de la maison (pierre ou isolation par l’extérieur) est intéressante car elle stocke la chaleur entre deux flambées et la restitue lentement.
Il est nécessaire également d’avoir un bon foyer.
Comment savoir si celui que je possède est performant:
- Si c’est un foyer ouvert : TRES MAUVAIS (rendement < 15%)
- Insert ou poêle sans déflecteur de fumées (schéma de gauche ci-dessous): MAUVAIS (pas de double combustion)
- Insert ou poêle avec déflecteur de fumées (schéma du milieu ci-dessous): BON (il assure une double combustion à plus haute température)
- C’est encore mieux s’il est étanche/canalisable pour son entrée d’air (schéma de droite ci-dessous). Dans le cas contraire il doit avoir une entrée d’air froid suffisante dans la pièce pour assurer son tirage.
7) L’ALLUMAGE “TOP-DOWN”
Et pour allumer le feu, l’allumage de haut en bas est la meilleure méthode, elle permet d’avoir une double combustion dès le début, avec une pollution réduite et un encrassement des vitres et tuyaux limité.
8) REDUIRE LA TEMPERATURE DES RADIATEURS
Réduire la température d’eau chaude au minimum, en particulier en mi-saison, augmente le rendement de la chaudière (c’est aussi valable pour une pompe à chaleur).
Si c’est manuel (vieille chaudière), c’est un simple bouton à tourner, et si c’est automatique (avec ce qu’on appelle une loi d’eau, voir graphique ci-dessous), on a déjà un réglage de la température en fonction de la température extérieure, et il faut alors consulter le manuel d’utilisation si on veut baisser ce réglage.
Si par grands froids on se rend compte que les radiateurs ne chauffent plus assez, il faudra aller remonter (un peu) cette température, puis la re-baisser pour un fonctionnement optimal.
9) ISOLER LES CONDUITES D’EAU CHAUDE
Isoler les conduites d’eau chaude dans les zones non chauffées peut se faire facilement avec des manchons polystyrène scotchés, qui sont disponibles dans la plupart des magasins de bricolage.
C’est conseillé non seulement pour les tuyaux de chauffage mais aussi pour ceux de l’eau chaude sanitaire.
10) LIBERER L’EVAPORATEUR/VENTILATEUR DE LA POMPE A CHALEUR
Votre pompe à chaleur puise des calories dans l’air extérieur grâce à son évaporateur/ventilateur. Celui-ci ne doit surtout pas être enfermé ou obstrué (comme dans l’image ci-dessous), ou bien il réutilisera l’air qu’il vient de refroidir pour essayer d’y récupérer de la chaleur, et son efficacité sera dégradée.
Chez vous, vous pouvez donc supprimer toutes les parois ou obstacles autour de cette installation, et votre consommation électrique diminuera.
Malheureusement il y a beaucoup d’installations de pompe à chaleur inadéquates : évaporateur mal placé, maison non isolée, zone trop froide, sur radiateur haute-température… Ce type d’appareil est sensible et peut-être très médiocre surtout lorsqu’il est installé par les nombreux truands qui profitent de cet effet de mode. Le coefficient de performance (COP), annoncé autour de 4 ou 5, est en réalité en moyenne à 2 d’après une campagne de mesure sur les maisons rénovées en France, principalement à cause de ces installations inadéquates.
11) INSTALLER UN THERMOSTAT D’AMBIANCE PROGRAMMATEUR
Si vous n’avez pas de thermostat programmateur pour votre chaudière ou vos radiateurs électriques, en installer un peut vous faire faire de grandes économie (jusqu’à 30%…).
Sur une chaudière l’installation est simple: il s’agit de raccorder deux fils entre la chaudière et ce thermostat, qui sera placé dans la zone chauffée. Il existe aussi des modèles sans fil qui sont un peu moins low-tech…
Les radiateurs électriques sont une solution de chauffage très onéreuse (à éviter au maximum), mais ils sont facile à piloter : installer un programmateur hebdomadaire permet de baisser la consigne la nuit et en l’absence d’occupants. Le raccordement du thermostat (filaire) doit alors être effectué avec chaque convecteur.
12) UTILISER DES CHAUFFAGES CONDUCTIFS OU LOCAUX
Dans certaines pièces, les chauffages conductifs sont très économiques car ils chauffent directement la personne sans avoir à chauffer l’air de la pièce :
- une banquette chauffante (sur un poêle de masse) est efficace même si l’air est à 14°C
- 1 heure de chauffe-lit électrique avant de se coucher, c’est environ 0,06 kWh électrique (presque rien), une sensation de confort idéal au moment du coucher, et la chambre peut être non chauffée (soit un gain de centaines de kWh)
- Une bouillotte à la cire (à changement de phase), donne sa chaleur pendant plus de 4 heures
- Le kotatsu, table basse ou bureau entouré d’un drap, avec une petite source de chaleur en dessous, donne une grande sensation de confort, et permet de baisser la température de la pièce de plusieurs degrés.
L’eau chaude sanitaire
Comme pour les autres usages, réduire la demande en eau chaude est la priorité. Et pour cet usage, c’est doublement intéressant, car on diminue alors deux factures, celle de l’énergie et celle de l’eau.
Bien sûr pour l’hygiène corporelle, tout le monde connait la gradation suivante:
- se laver au gant: faible consommation d’eau et d’énergie
- prendre une douche: grosse consommation d’eau et d’énergie
- prendre un bain: très grosse consommation d’eau et d’énergie
13) INSTALLER DES MOUSSEURS
Une solution simple pour économiser l’eau chaude, c’est d’installer sur tous ses robinets des mousseurs à économie d’eau. De même, chaque pomme de douche peut être à économie d’eau. Ces dispositifs sont peu chers et disponibles dans tous les magasins de bricolage, et ils divisent par 2 ou 3 le débit du point de puisage.
Votre maison est peut-être partiellement ou entièrement équipée de ces systèmes. Pour vérifier leur présence il suffit de mesurer le débit de son robinet ou de sa douche, il faut un pot ou seau à volume connu, et une montre ou un chronomètre. Le schéma ci-dessous décrit le protocole.
14) BALLON D’EAU CHAUDE EN INTERMITTENT
Si vous avez un ballon électrique classique, il doit être a minima réglé pour fonctionner uniquement en heures creuses (la nuit). Inutile de le laisser tourner 24h/24. Si vous êtes vraiment sobre, il peut même être mis derrière un programmateur pour ne fonctionner qu’une nuit sur deux.
15) SUR-ISOLER LE BALLON
Dans l’idéal, pour les économies d’énergie on préfére :
- un petit ballon, qui gènére moins de pertes à l’ambiance,
- placé en zone chauffée, dont les pertes en hiver sont plus faibles et sont récupérées pour le chauffage de la maison,
- le plus près possible des points de puisage pour ne pas attendre l’eau chaude trop longtemps
Mais si votre ballon est en zone non chauffée, il peut être intéressant de réduire ses pertes en l’emmaillotant dans un isolant (laine de verre par exemple).
16) UNE DOUCHE SOLAIRE LOW-TECH POUR L’ETE
En été, la chaleur est abondante et il est facile de produire de l’eau tiède pour son hygiène corporelle :
- On peut utiliser une douche solaire low-tech dans le jardin ou sur la balcon (il existe des modèles de camping dans les magasins de sport, cf. photo ci-dessous).
- Un simple tuyau noir et long au soleil permet d’avoir de l’eau tiède
- On peut aussi se laver dans le lac ou dans la rivière, mais sans savon ou produit polluant…
17) INSTALLER UN RECUPERATEUR DE CHALEUR SOUS DOUCHE
C’est un système simple et « passif » (sans électricité…), que vous pouvez prévoir lors de la rénovation de la salle de bain. Si la salle de bain est au dessus d’un sous-sol, l’appareil peut se trouver dans ce sous-sol, mais il existe aussi des modèles intégrés dans le receveur.
Ce système récupère les calories des eaux de vidange et réchauffe l’eau froide allant vers le ballon et/ou le mitigeur. Il peut récupérer jusqu’à 60% de la chaleur de la douche.
18) AUTOCONSTRUIRE UN CHAUFFE-EAU SOLAIRE
Si vous voulez aller encore plus loin sur l’eau chaude sanitaire, des ressources (formations, tuto…) existent pour auto-construire son chauffe-eau solaire :
- L’association Oxalis, en Savoie.
- Le Low-tech Lab.
- L’atelier du zéphyr, près de Saint-Etienne.
A la cuisine
19) UTILISER UN FOUR SOLAIRE
A la belle saison, un four solaire fonctionne très bien dans nos régions, et il a de nombreux avantages :
- Il évite la surchauffe de la maison en période de canicule.
- Il permet des recettes à cuisson longue, donc mijotées : un régal !
- Si vous oubliez votre plat, pas de risque de carbonisation des aliments.
Les fours solaires peuvent être auto-construits (voir Low-tech Lab, L’atelier du zéphyr, mes articles sur le Permagazine…), mais il y a aussi des modèles dans le commerce…
20) CONSTRUIRE UN POELE ROCKET D’EXTERIEUR
Un poêle rocket est constitué d’un bidon, avec à l’intérieur un tuyau métallique en L ou en J. Ce tuyau est isolé (cendres, vermiculite…), et la combustion du bois a lieu à l’angle de celui-ci.
Ce système a plusieurs avantages :
- Utilisé comme plancha/barbecue, il évite l’achat de charbon de bois souvent issu de la déforestation et dont le prix au kWh est astronomique (~35c€/kWh…).
- Sa combustion est efficace, et son rendement est bon (~70-80 %). A contrario, le rendement d’un barbecue classique est exécrable (moins de 5%), car toute la chaleur part dans l’air extérieur.
- Il est très réactif (15 minutes d’allumage puis cuisson).
- Il utilise les déchets de taille du jardin.
- En été, tout comme le four solaire, il évite de surchauffer la maison.
Il n’y a pas de poêle rocket dans le commerce à ma connaissance, mais sa construction est simple et vous trouverez de nombreux exemples et tutos sur le web.
21) UTILISER UNE MARMITE NORVEGIENNE
Les deux systèmes précédents sont peu utilisables en hiver, mais à cette saison, les pertes thermiques de la cuisine sont moins problématiques car elles chauffent la maison.
Néanmoins, il existe un système simple pour économiser le gaz ou l’électricité de la cuisson en toute saison, c’est la marmite norvégienne. Il s’agit simplement d’une boîte ou d’un sac isolant, qui, placé autour de la casserole, maintient la température et continue la cuisson sans source d’énergie. On peut soit l’auto-construire, soit l’acheter dans le commerce.
Conclusion
Il y a encore beaucoup d’autres astuces pour économiser l’énergie, sans les détailler je vous en livre une série pêle-mêle.
Pour le froid nécessaire à la conservation de certains aliments :
- N’avoir qu’un seul appareil de froid (frigo congélateur) en fonctionnement dans le logement
- Dégivrer l’appareil de froid et nettoyer son condenseur (tubes noirs à l’arrière) régulièrement
- Faire des conserves est plus économe en énergie que les surgelés (surtout si on les a faites sur le poêle rocket)
- Utiliser une cave ou un cellier isolé de la zone chauffée côté nord.
- En période froide, le frigo pourrait être arrêté, et le garage peut servir de frigo…
- En été on peut fabriquer un frigo du désert (zeer pot) pour les vacances au camping.
Pour la consommation d’électricité dans les autres appareils :
- Bannir les ampoules à incandescence : utiliser les leds qui s’allument instantanément, ou le fluo-compactes qui peuvent être utilisées dans les pièces de vie (allumage plus lent)
- Préférer une petite lampe de bureau (~5W) à un gros plafonnier (~36W)
- Faire des cycles à basse température dans le lave-linge et dans le lave-vaisselle (NB: la vaisselle à la main ne consomme pas plus d’énergie si on ne laisse pas couler l’eau en permanence à gros débit)
- Certains lave-vaisselle ou lave-linge peuvent se connecter à l’eau chaude de la maison : intéressant si l’on a une source d’énergie économique (bois, solaire)
- Quand vient le moment de remplacer un appareil, en choisir un à faible consommation d’énergie (A+++)
- Éteindre les appareils inutilisés (box, TV, hifi, ordinateurs…)
En cas de doute sur la consommation d’électricité d’un appareil, il est utile de mesurer sa consommation sur une semaine avec un wattmètre-prise. On note dans le même temps la consommation au compteur électrique de la maison avant et après la mise en place de ce dispositif, et on voit ainsi quelle part de la consommation il représente.
Un dernier point sur le photovoltaïque : l’investissement dans ce type de panneaux solaires est rarement rentabilisé en moins de 20 ans si c’est installé par un professionnel. Mais il vaut mieux d’abord réduire son besoin avant d’investir dans des panneaux.
Si on désire vraiment en installer, on préférera une petite puissance pour auto-consommer le maximum de kWh produits en adaptant ses habitudes, sachant que les batteries rendent l’installation encore moins rentables et sont peu écologiques. Il existe aussi des kits simples à installer soi-même (moins cher).
NB: le photovoltaïque est fait pour produire de l’électricité, pas de la chaleur. Si notre besoin est en chaleur (chauffage et eau chaude) on installe des panneaux solaires thermiques, dont le rendement est de l’ordre de 80 %, quatre fois plus élevé que celui d’un panneau photovoltaïque (<20 %).
Lien vers le site professionnel : www.pachama.eu
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Pour aller plus loin, voici quelques liens utiles à découvrir sur notre site ressources :
- La Voix de la Terre
- Le nucléaire ou le mythe de l’abondance
- Effondrement : 50 ans que nous savons, 50 ans que nous accélérons dans la mauvaise direction
- De l’Anthropocène à l’Entropocène
- Stop aux concepts bullshit et au Greenwashing hypocrite !
- Frugalité, d’une logique de remplacement à une dynamique d’abandon