Le philosophe Bernard Stiegler, par un courrier adressé au nom du collectif interdisciplinaire Internation/Genève 2020 au Secrétaire Général de l’ONU Antonio Guterres, exposait en ces termes les raisons profondes de l’inaction face aux désastres environnementaux :
« Notre principale thèse est que l’ère Anthropocène peut être décrite comme une ère Entropocène, dans la mesure où elle se caractérise avant tout par un processus d’augmentation massive de l’entropie sous toutes ses formes (physique, biologique et informationnelle). Or, la question de l’entropie a été négligée par l’économie « mainstream ». Nous pensons par conséquent qu’un nouveau modèle macro-économique conçu pour lutter contre l’entropie est requis1. »
Ce passage de la lettre résume en un mot le problème de notre temps : l’entropie. Mais qu’est-ce que l’entropie ? Quelles sont les manifestations de l’entropie ? Comment diminuer l’entropie ?
Définition de l’entropie
L’entropie mesure la dissipation. L’entropie augmente quand il y a dissipation mais elle diminue quand il y a accumulation. La notion d’entropie se retrouve notamment dans trois domaines. En thermodynamique, l’entropie mesure la dissipation de l’énergie2. En mathématiques, dans la théorie du Chaos, l’entropie mesure la dissipation de l’ordre d’un système dynamique très sensible aux conditions initiales, phénomène illustré communément par l’effet papillon. En théorie de l’information ou théorie de Shannon, l’entropie mesure la dissipation de l’information3. Ces trois entropies constituent les facettes d’un seul et même concept.
Manifestations de l’entropie
Entropie et univers
L’Univers est un système ouvert qui dissipe de la matière dans les trous noirs, de l’énergie à travers l’horizon cosmique et par là même de l’information. L’histoire de l’évolution de l’Univers n’est autre que celle de la dissipation de l’énergie du Big Bang (augmentation de l’entropie)4. La dissipation de l’énergie acte une transformation physique irréversible et donc la notion de temps. Concurremment, cette dissipation de l’énergie mène à l’auto-organisation de structures dissipatives convectives5, à l’image de la convection thermique de l’eau, qui se produit à partir d’un certain gradient d’énergie fournie en continu. Or, ces structures dissipatives convectives minimisent leur propre entropie en maximisant l’entropie de leur environnement6, conduisant à l’apparition de structures fractalisées7, comme les galaxies, les systèmes stellaires, l’atmosphère terrestre, le vivant et les sociétés humaines8. Ceci apporte une réponse physique aux questions philosophiques du pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien et s’il y a d’autres formes de vies ailleurs dans l’Univers. Ce dernier est en expansion, dissipe son énergie, sa matière et l’information initiale (augmentation de l’entropie), expansion dont la finalité, infinie ou Big Crunch, ne peut être accessible que par l’information sur les conditions initiales du Big Bang avec une précision infinie impossible à obtenir (augmentation de l’entropie), ce qui rend ce déterminisme paradoxalement imprévisible par perte d’informations (loi du Chaos).
Entropie et environnement terrestre
La Terre est considérée comme un système fermé qui échange de l’énergie mais pas de matière avec l’extérieur (mais cela change depuis le début de la conquête spatiale). Le système Terre est à l’équilibre thermodynamique relatif grâce à l’atmosphère et à l’apport continu d’énergie solaire, réunissant ainsi les conditions préalables à l’apparition de la vie.
La biodiversité est l’ensemble de structures naturelles convectives qui apparaissent et s’animent (naissance, développement, reproduction, sénescence, mort) en présence d’un gradient de température critique (la température moyenne normale des humains est de 37°C). Comme l’énergie thermique produit des mouvements convectifs qui se fractalisent, les êtres vivants sont des cellules convectives naturelles, thermiques, invariantes en fonction du niveau d’échelle (neurones, poumons, arbre bronchique, intestin grêle, réseaux sanguins, chou romanesco, fougères, etc)9. Si la lutte pour la vie est une lutte pour dissiper l’énergie10, la sélection naturelle11 favorise l’organisme qui dissipe l’énergie le plus efficacement possible dans son environnement12. Ainsi, les espèces modifient sans cesse leur environnement et doivent évoluer constamment pour s’y adapter. C’est l’effet de la Reine rouge13.
Mais lorsque ces espèces évoluent moins vite que leur environnement, elles sont vouées à disparaître, comme cela a été le cas dans les 5 grandes extinctions de masse passées et en atteste l’actuelle dangereuse perte de biodiversité, causée par changement climatique et les activités humaines, qualifiée de 6e extinction de masse14.
L’atmosphère terrestre est une structure dissipative qui s’auto-organise pour apporter l’énergie thermique de l’équateur vers les pôles, dont le mouvement et l’entropie augmentent et se traduit respectivement par le changement et le réchauffement climatique dus aux activités humaines 15. Les activités humaines, par le biais de la multiplication de structures dissipatives non vivantes (machines), dissipent à 80 % des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) par combustion thermique, émettant des gaz à effet de serre (GES) absorbés par le système terre (atmosphère, mer et terre), ce qui augmente la température globale du système Terre fermé (augmentation de l’entropie). Or, le climat est passé d’un état d’équilibre thermodynamique depuis le début de l’Holocène il y a 10 000 ans, ère géologique qui a permis l’émergence des premières civilisations humaines, à un état hors équilibre, état qui retournera à un autre équilibre thermodynamique non sans au passage déstabiliser les sociétés humaines et la biodiversité, phénomène en cours avec déjà près de la moitié de l’humanité affectée par le changement climatique et une proportion équivalente d’espèces étudiées migrant vers les pôles ou vers les sommets16.
Entropie et culture
Les êtres vivants, comme structures dissipatives, diminuent leur entropie interne en cumulant de l’information, d’abord transmise de manière héréditaire (gênes, cerveaux), puis par la communication (chimique, tactile, orale) et la coopération (abeilles, fourmis, termites jusqu’aux singes et aux éléphants) et enfin par la culture dans les sociétés humaines (support oral, papier, analogique, numérique), mais ce faisant augmentent leur entropie externe en dissipant toujours plus d’énergie, à l’exemple des datacenters emmagasinant en continu des informations et refroidis en permanence. Or l’évolution des sociétés humaines a enclenché, avec la première Révolution industrielle il y a deux siècles, un processus de prolétarisation des savoirs (augmentation de l’entropie informationnelle). Ainsi, historiquement, la prolétarisation débute au XIXe siècle avec la substitution du savoir-faire artisanal par le machinisme (productivisme), puis au XXe siècle avec la disparition des savoirs-vivre locaux auto-produits au profit d’une uniformisation mondialisée imposée par l’industrie culturelle (consumérisme) et au XXIe siècle par le détournement des savoir-concevoir ingénieux au profit du numérique et des algorithmes (computation), ces trois stades consécutifs étant cumulatifs17.
Entropie et économie
Contrairement à ce qui est écrit depuis deux siècles dans tous les manuels d’économie, l’énergie – et non le capital ou le travail – est le facteur essentiel de l’activité économique18. L’économie est une structure dissipative convective, avec des séries de cycles fractalisées19 à quatre phases, croissance, crise, récession, reprise, que maintient en mouvement un flux continu de matière et d’énergie. Son entropie augmente par le fait qu’il faille toujours plus dissiper de matière et d’énergie pour produire un point de croissance. Alors que l’humanité n’a exploité que sept métaux de l’Antiquité à la Renaissance, leur exploitation et leur consommation n’a cessé de croître, passant d’une dizaine au cours du XXe siècle, à une vingtaine dans les années 1970, puis désormais à la quasi-totalité des 86 métaux du tableau périodique des éléments de Mendeleiev20. Dans le même temps, les sources d’énergie ne se sont pas substituées les unes aux autres mais se sont additionnées21. C’est la loi des rendements décroissants, qui explique que malgré une consommation accrue d’énergie et de ressources, le taux de croissance mondial suit une baisse tendancielle depuis les chocs pétroliers de 197322.
Toutes les productions de ressources suivent une courbe en cloche, une Gaussienne, avec un pic en son milieu. Or la production de pétrole conventionnel a atteint son pic en 2008 selon l’AIE23. Dès lors, la production mondiale d’énergie, à 80 % fossile, va décliner. Mais une baisse de l’apport d’énergie, qu’elle soit nourriture des hommes ou des machines, dans l’économie est à l’origine de deux phénomènes. D’une part, cette perturbation énergétique forme le levain indispensable aux levées de révoltes (les derniers exemples en sont le mouvement des gilets jaunes en 2018 et la révolte réprimée dans le sang au Kazakhstan en 2021), de révolutions (les derniers exemples en sont les révolutions arabes de 2011)24 ou mène à des effondrements, le meilleur exemple étant l’URSS dont le manque d’énergie a été l’alpha (famine de 1917)25 et l’oméga de son histoire (le contre-choc pétrolier de 1986 conduit à l’effondrement du bloc soviétique en 1989)26. D’autre part, cette perturbation énergétique provoque surtout les crises économiques27 qui augmentent d’ailleurs en fréquence depuis les années 197028. Le passage du pic de production d’énergie fossile mène à une déplétion énergétique mondiale irréversible qui prend l’aspect d’une falaise de Sénèque29 et annonce une récession voire une dépression économique chronique, autrement dit une décroissance subie, avec une succession de crises et de tensions croissantes sur les ressources énergétiques, ce qui semble être le cas ces derniers temps.
En effet, la crise sanitaire du SARS-CoV-2 , conséquence d’une crise de la biodiversité, a par un confinement mondial en 2020, conduit à une crise des flux d’énergie et une crise financière et économique la même année. Or la Russie, qui a passé son pic de production de gaz en 2019 et a subi une sécheresse due à la crise climatique qui affecte sa production de blé en 2020, prépare depuis avril 2021 une invasion de l’Ukraine qu’elle concrétise en février 2022 pour des motifs non avoués de ressources énergétiques (l’Ukraine détient des réserves de gaz de schiste de la région de Lviv et 22 % des terres arables de l’Europe)30. C’est une avalanche de bifurcations caractéristique des structures dissipatives31.
Diminuer l’entropie : la néguentropie
La Terre – il est nécessaire de le rappeler – est un système fermé dans lequel, par définition, les échanges avec l’extérieur concernent l’énergie et non la matière. Ce qui signifie que la solution néguentropique (qui diminue l’entropie) réside dans la sobriété énergétique et extractiviste des sociétés humaines.
Et c’est bien là le problème.
La sélection naturelle a favorisé le capitalisme et le libéralisme au détriment du communisme qui a disparu, car c’est l’espèce économique qui maximise la dissipation d’énergie par la maximisation des profits moyennant une montée des inégalités et des atteintes irréversibles à l’environnement (réchauffement climatique et perte de biodiversité). Or, il n’est possible de réduire les inégalités et de protéger l’environnement qu’en diminuant l’apport énergétique.
Apporter moins d’énergie c’est laisser dans le sol près de 60 % des réserves de pétrole et de gaz, et 90 % de celles de charbon d’ici à 2050 (énergies fossiles) qui représentent encore 80 % de l’énergie mondiale consommée32, ce qui stabiliserait le climat mais conduirait à une moindre croissance économique, à un ralentissement des mouvements convectifs économiques si cette décroissance est maîtrisée et désirée, ou à l’effondrement des sociétés si elle est subie en raisons des pressions environnementales de l’économie33.
Apporter moins de matière c’est préserver la biodiversité, ce qui revient à la conservation d’environ 30 à 50 % des zones terrestres, d’eau douce et océaniques de la Terre (énergie de la biomasse) et permettrait de maintenir la résilience de la biodiversité et des services écosystémiques à l’échelle mondiale34, mais la conservation de 30 à 50 % des zones naturelles risque de provoquer des famines35, donc des révoltes, des révolutions, des guerres c’est-à-dire à des effondrements.
Ces effondrements semblent être le destin des sociétés complexes36, issue que projette pour le système économique actuel quelque part au milieu du XXIe siècle le scénario Word3 Standard Run du Rapport Meadows paru en 1971, perspective du scénario confrontée par 5 fois aux données empiriques et autant de fois confirmée37. Il faut indéniablement changer de système économique pour un autre qui soit néguentropique. Mais comme l’écrivait Jean Monnet, « Les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise »38. Et c’est dans la crise qu’émergent la coopération et l’entraide39.
Conclusion
L’Histoire montre que chaque fois qu’une société est en crise, elle cherche des coupables et désigne des boucs émissaires, l’autre, le capitalisme (Capitalocène), l’humain (Anthropocène) ou les deux (Capitalopique)40. Mais la notion de Capitalocène, d’Anthropocène ou de Capitalopique ignorent les vrais coupables qui sont les lois de la thermodynamique contre lesquelles nous sommes individuellement impuissants. Les souffrances humaines sont dues à l’entropie liée à la méconnaissance des lois de l’univers. Lorsque ces lois seront universellement reconnues et comprises, cette entropie pourra être évacuée. L’humanité sera enfin capable de prendre en charge son destin et d’atténuer ses souffrances41 C’est de cette ère de l’entropie, l’Entropocène, dont il faut sortir.
1 Lettre de Hans Ulrich Obrist et Bernard Stiegler à Antonio Guterres en date du 11 novembre 2019, cité dans Bernard Stiegler (ss dir.) avec le collectif Internation, Bifurquer. Il n’y a pas d’alternatives, Les Liens qui Libèrent, 2021.
2 Rudolf Clausius (tr. fr. F. Folie), Théorie mécanique de la chaleur, Paris, 1868.
3 Claude Shannon, A Mathematical Theory of Communication, Bell System Technical Journal, vol. 27, p. 379-423 and 623-656, July and October, 1948.
4 François Roddier, Thermodynamique de l’évolution. Un essai de thermo-bio-sociologie, Parole éditions, 2012.
5 Gregoire Nicolis et Ilya Prigogine, Self-organization in Non-equilibrium System, New-York, Wiley, 1977.
6 Rod Swenson, « Autocatakinesis, Evolution, and the Law of Maximum Entropy Production », Advances in Human Ecology, volume 6, 1997, p. 1-47.
7 Soumya Messaoudi et Khadidja Bouaicha, Fractalisation d’un écoulement convectif au dessus d’une source de chaleur, Mémoire de Master académique, Université Ahmed Draä Adrar, 2019.
8 Gregoire Nicolis et Ilya Prigogine, op. cit.
9 Soumya Messaoudi et Khadidja Bouaicha, op. cit.
10 Ludwig Boltzmann, « Sur la signification mécanique du second principe de la théorie de la chaleur (Über die Mechanische Bedeutung des Zweiten Hauptsatzes der Wärmetheorie) », Wiener Berichte, Vol.53, 1866, p. 195-220.
11 Darwin, L’origine des espèces, 1859.
12 Alfred James Lotka, « Contribution to the energetics of evolution » et « Natural selection as a physical principle », Proceeding of the National Academy of Sciences, 1922.
13 Leigh van Valen a appelé ce mécanisme l’effet de la reine Rouge en référence au second tome des aventures d’Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll, dans lequel la Reine rouge avertit : « ici, il faut courir le plus vite possible pour rester en place »(cité dans François Roddier, op. cit., p. 65).
14 Communiqué de presse de l’IPBES, « Le dangereux déclin de la nature », mai 2019 ; Bignon jérôme, « Biodiversité, extinction ou effondrement », Les notes scientifiques de l’office, OPECST, note n°10, janvier 2019, 7 p.
15 IPCC, 2021: Summary for Policymakers. In: Climate Change 2021: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [Masson-Delmotte, V., P. Zhai, A. Pirani, S. L. Connors, C. Péan, S. Berger, N. Caud, Y. Chen, L. Goldfarb, M. I. Gomis, M. Huang, K. Leitzell, E. Lonnoy, J.B.R. Matthews, T. K. Maycock, T. Waterfield, O. Yelekçi, R. Yu and B. Zhou (eds.)]. Cambridge University Press. In Press.AR6.
16 IPCC, 2022: Summary for Policymakers [H.-O. Pörtner, D.C. Roberts, E.S. Poloczanska, K. Mintenbeck, M. Tignor, A. Alegría, M. Craig, S. Langsdorf, S. Löschke, V. Möller, A. Okem (eds.)]. In: Climate Change 2022: Impacts, Adaptation, and Vulnerability. Contribution of Working Group II to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [H.-O. Pörtner, D.C. Roberts, M. Tignor, E.S. Poloczanska, K. Mintenbeck, A. Alegría, M. Craig, S. Langsdorf, S. Löschke, V. Möller, A. Okem, B. Rama (eds.)]. Cambridge University Press. In Press.
17 Bernard Stiegler (ss dir.), Op. cit.
18 Nicholas Georgescu-Roegen, The Entropy Law and the Economic Process, Cambridge (Massa-chusset), Havard UniversityPress, 1971 ; Gaël Giraud, Zeynep Kahraman, « How Dependent is Growth from Primary Energy ? Output Energy Elasticity in 50 Countries (1970-2011) », 10 avril 2014.
19 Cycles de Kitchin de 3 à 4 ans, basés sur les stocks, qui prennent place dans des cycles de Juglar de 7 à 10 ans dus aux flux investissements, qui se situent dans des cycles de Kuznets de 15 à 25 ans basés sur des variations démographiques, qui ont lieu à l’intérieur des cycles de Kondratieff de 45 à 50 ans, consécutifs aux innovations.
20 Guillaume Pitron, La Guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique, Les Liens qui Libèrent, 2019, p. 52.
21 Jean-Baptiste Fressoz, « Le mythe de la transition énergétique », Collapsus, Albin Michel, 2020, p. 157.
22 Jean-Marc Jancovici, « Vous avez dit normal ? », Les Echos, 3 juin 2014.
23 World Energy Outlook 2018, p. 142 ; résumé du rapport de l’AIE, « World Energy Outlook » French Translation, 2018, p. 7-8.
24 Emmanuel Le Roy Ladurie, « L’historien du climat face aux famines, disettes et révolutions », Institut de France, 2011 ; Henri Moreigne, « La faim, mère de toutes les révolutions », Médiapart, 8 février 2011.
25 Marco Buttino, « Turkestan 1917: la Révblution des Russes », Cahiers du Monde russe et soviétique, XXXII (I), janvier-mars 1991, p. 61-78.
26 Alexeï Timofeïtchev, « Trois facteurs majeurs qui ont contribué à la chute de l’URSS », Russia Beyond, 25/12/2018.
27 Depuis 1945, aux Etats-Unis, sur 11 crises économiques, 10 ont été associées à une augmentation forte du prix du pétrole, tandis que 11 hausses importantes des coûts des carburants sur 12 ont été accompagnées d’une crise économique (cf. Mathieu Auzanneau, Or Noir, la grande histoire du pétrole, La Découverte, Poche, 2016, p730).
28 Il y a 3 crises financières en 120 ans, entre 1850 et 1970 170 (krach boursier de Vienne en 1873, krach de union générale en 1882, krach à Wall Street en 1929), mais 9 crises depuis les années 1970 (Krach d’octobre 1987, krach asiatique et asiatique de 1998, krach de la bulle d’internet en 2000, krach des subprimes en 2008, Flash Krach et crise grecque de 2010, krach de la dette souveraine de 2011, krach boursier de décembre 2013 et janvier 2014, krach boursier en Chine, krach lié au coronavirus et à la chute des cours du pétrole en 2020 (cf. Le Monde avec AFP, « Les krachs boursiers, une vieille histoire », Le Monde, 10 octobre 2008).
29 Cyrus Farhangi, « La falaise de Sénèque : la descente énergétique plus rapide que l’ascension ? », (B) Plan(s) B, 04/01/2022.
30 Apoli Bertrand Kameni, « Quelles sont les richesses de l’Ukraine qui intéressent tant les Russes ? », Huffpost, 05 octobre 2016 ; Laurie Debove, « Guerre en Ukraine : la Russie met la main sur des ressource inestimables et indispensables pour l’Europe », La Relève et le Peste, 25 février 2022 ; Hervé Kempf, « Remarques écologistes sur la guerre en Ukraine », Reporterre, 01 mars 2022 ; Mathilde Damgé, « La Russie envahit-elle l’Ukraine pour ses ressources naturelles ? », Le Monde, 04 mars 2022.
31 Bak, Per; Tang, Chao; Wiesenfeld, Kurt (27 July 1987). « Self-organized criticality: an explanation of 1/f noise ». Physical Review Letters. 59 (4): 381–384.
32 Welsby, D., Price, J., Pye, S. et al. Unextractable fossil fuels in a 1.5 °C world. Nature 597, 230–234 (2021).
33 François Roddier, Thermodynamique de l’évolution. Op. cit, p. 150.
34 IPCC, 2022: Summary for Policymakers. In Climate Change 2022: Impacts, Adaptation, and Vulnerability. op. Cit. Quentin Marchal, « Climat : le constat accablant de Jean-Marc Jancovici sur l’intérêt des COP », RTL, 30/10/2021.
35 Henry, R.C., Arneth, A., Jung, M. et al., « Global and regional health and food security under strict conservation scenarios », Nature Sustainability, 3 février 2022 ;
36 Joseph Tainter. The collapse of Complex Societies, Cambridge U. Press, 1990.
37 0 : Donella H. Meadows, Dennis L. Meadows, Jorgens Randers et William W. Behrens (tr. fr. Jacques Delaunay, prés. Janine Delaunay, préf. De Robert Lattès), Halte à la croissance ? Enquête sur le Club de Rome. Rapport sur les limites de la croissance, Fayard, paris, 1972. 1 : Meadows Donella, Meadows Dennis, Randers Jorgens, Beyond the Limits. Confronting Global Collapse, Envisioning a Sustainable Future, 1993 ; 2 : Meadows Donella, Meadows Dennis, Randers Jorgens (préf. Jean-Marc Jancovici), Les limites à la croissance (dans un monde fini), 30 ans après, éditions Rue de l’échiquier, 2012 ; 3 : Turner Graham, « Is Global Collapse Imminent ? », MSSI Research Paper n°4, Melbourne Sustainable Society Institute, The University of Melbourne, résumé en tr. fr. par Patrick Soulignac et Loïc Steffan, « Une comparaison actualisée des « Limites de la Croissance » avec les données historiques », Les Crises, espace d’autodéfense intellectuelle, 2016 ; 4 : Gaya Herrington, « Update to limits to growth: Comparing the World3 model with empirical data », Journal of Industrial Ecology (prépubication), 03/11/2020 ; 5 : Meadows Donella, Meadows Dennis, Randers Jorgens, Les Limites à la croissance (dans un monde fini), éditions Rue de l’échiquier, 2022.
38 Jean Monnet, Mémoires, Fayard, 1988.
39 Pablo Servigne, Gauthier Chapelle, L’entraide, l’autre loi de la jungle, Les Liens qui Libèrent, 2017.
40 Claire Sagan, « Dépasser l’antropocène », La vie des idées, Collège de France, 22 janvier 2019.
41 François Roddier, Thermodynamique de l’évolution. Op. cit.
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