Ceci est une invitation, ceci est une illustration.
Ceci est un partage, de ce qui me tracasse, de ce qu’on fracasse dans ce monde fugace.
D’un jeune qui se construit dans un monde qui change, d’un jeune voulant changer le monde, dans un monde qui nous détruit.
Aujourd’hui, je viens parler de qui nous poursuit, de ce que je vis.
Aujourd’hui, je viens parler d’écologie.
Un mot tendance dans les campagnes, trop rapidement délaissé, trop rapidement fourvoyé.
Quand j’étais petit on m’a appris l’« écologie » : éteindre la lumière, économiser l’eau, trier les déchets… Les éco-gestes, pour sauver notre planète ou ce qu’il en reste.
C’est encourageant, mais est-ce suffisant ? J’en doute maintenant grandement…
Puis à l’école on m’a APPRIS « LA » solution, enfin je crois… : le « Développement durable ».
C’est formidable, mais je crains qu’aujourd’hui ce ne soit plus qu’une fable : c’est il y a trente ans que cela aurait été encore jouable. Devenu partout un label pour dire que l’on change tout le système, mais surtout en continuant de faire comme avant…

Alors s’il faut « changer le système », il allait peut-être me falloir le comprendre…
Manque de bol, ce n’est pas ce qu’on trouve à l’école.
Alors agir, c’est d’abord comprendre. Par soi-même. Douter, refuser, questionner, s’interroger, chercher, apprendre. Sur ce qui nous attire, sur ce qui nous inspire.
En lisant, en m’informant, en cultivant ma compréhension intérieure du monde extérieur, j’ai vite vu que dans nos vies, l’écologie était au cœur.
Au cœur de notre histoire, de nos cultures, de nos systèmes économiques, de nos modèles politiques.
On nous prêche encore la croissance salvatrice, le rêve consumériste… quand nos ressources sont limitées et que l’on ne sait même pas qui l‘on est.

Mais ça y est, je commence à mieux comprendre ! Alors n’en restons pas là, il faut agir sans attendre…
Changer le système… de l’intérieur ?
Que peut-on faire ? Des études, un métier bien placé pour enfin concrétiser nos belles idées…
Où ça alors ? Je suis parti explorer, rencontrer… Député ou PDG…
J’espère seulement ne pas avoir à en conclure que presque tout est sclérosé.
Même au lycée j’ai essayé : intégré le conseil d’administration, un repas végé par semaine, une simple proposition… mais que de complications ne m’ont-ils pas inventées !
Il faut les comprendre, une telle révolution, c’est bien compliqué…
Alors ça commence à bouillir, il faut agir… plus fort ! Changer le système de l’extérieure dans ce cas, alerter, sensibiliser, faire pression.
Premières manifs, jeune activiste, Verte sera ma révolution.Alors j’y crois, je m’engage. Et toujours j’apprends, je comprends : diversité, convergence des luttes, féministes, anti-racistes, gilets jaunes, retraites, syndicat, ou bien Marches pour le climat… Fin du monde, fin du mois, même combat.
On se bouge, on se lève tôt pour réveiller tout ça. 
Mais que pèsent quelques jeunes bien intentionnés, face aux grandes organisations qui ont tout intérêt à ne surtout rien changer ?
On a beau être deux millions à avoir signer une pétition, l’Affaire du siècle, faire un procès à la nation…
Leur logique n’est pas la même… Cercle vicieux : Argent, pouvoir, intérêts, idéologie bien ancrée, cynisme ou déni… Pas forcément méchants, mais pas nos amis pour autant.

Alors s’il vous plaît ne m’encouragez plus en disant « C’est bien les jeunes, que vous vous engagiez et vous inquiétez de ces sujets » : Pour tout vous dire, je préférerais ne pas avoir à faire ça.
Et puis d’abord, ce n’est pas vrai. Nous ne sommes encore qu’une infime minorité. Qui a besoin d’être comprise, soutenue, et rejointe.
Il reste à construire, inventer et développer les alternatives, le monde dont nous voulons vraiment.

Je ne vous dis pas que tout est encore possible ou qu’il est encore temps. Ça fait longtemps qu’il est trop tard. Trop tard pour éviter nombre de catastrophes et d’effondrements déjà en cours ou à venir.
Mais je vous dis n’ayez crainte, car il n’est pas trop tard pour que ce soit encore pire si vous n’agissez pas.
Il reste encore beaucoup à sauver, le bon de notre monde et tout ceux à quoi ou à qui l’on tient.
N’attendez pas la cohérence totale ou d’être parfait en tout point de vue pour agir : la légitimité vient de l’intention sincère et de l’action.
Dans le domaine et de la manière qui parle le plus à chacun pour commencer, avec volonté, humilité et discernement. Commencez par vous intéresser, vous renseigner, questionner ce que vous savez, soutenir ceux qui agissent, et agir à votre tour.
Et cela n’est pas une punition : face à tout ça, l’engagement, l’action donne du sens. C’est stimulant, enrichissant et libérateur.

Bref, je crains d’être devenu « écolo »…
En tout cas, nous avons plus que jamais besoin de construire un monde nouveau, et il y a encore bien du boulot…